Quatre à quatre
Quatre générations de femmes se retrouvent. Il y a la mère résignée qui attend son mari commis-voyageur; la grand-mère ivrogne et libertine, mariée à un homme qui fabriquait des cabanes à oiseaux et qui a fini à l’asile; l’arrière-grand-mère romantique à la « naïveté d’un cantique »; la fille, qui vient de rompre avec son amoureux et se questionne sur sa liberté, prétexte à l’apparition de ce quatuor d’ancêtres aux destins croisés. C’est une lignée de femmes désespérées de laquelle la plus jeune voudrait pouvoir s’extraire. Orchestrée d’une main de maître par Michel Garneau, Quatre à quatre interroge le poids de l’hérédité à travers un dialogue polyphonique où les femmes, par un habile subterfuge, se rencontrent au même âge, puis retrouvent la distance de leur rang. Sur le mode poético-réaliste, quatre époques et quatre tempéraments s’entrechoquent pour parler de la condition féminine en une période d’importants changements sociaux, au grand tournant des années 1970. Parmi les plus connues et les plus jouées du répertoire de l’auteur, cet opus reste toujours aussi vrai et juste, quarante ans après sa création. Parce que la famille demeure ces voix qu’on porte, qui rêvent en nous et qui nous fabriquent, aussi libres soit-on.