Un présent infini
Notes sur la mémoire et l’oubli
Et si nous avions oublié les vertus de l'oubli? L'histoire de l'humanité, jusqu'à très récemment, a été une vaste entreprise d'archivage—une lutte contre la faillibilité de la mémoire humaine et les mâchoires oblitératrices de l'Histoire. Or, depuis quelques décennies, nous nous sommes dotés de technologies nous permettant de ne plus jamais oublier, voire de ne plus pouvoir oublier. Il y a de quoi se réjouir et c'est bien ce que nous faisons, en nous rendant plus inoubliables que jamais sur les réseaux sociaux et dans nos vies quotidiennes de plus en plus numérisées. Pourtant notre mémoire collective semble de plus en plus dispersée, de moins en moins enracinée. Et si nous avions perdu quelque chose en route?
À travers de courtes adresses à son père, Georges-Hébert Germain, dont la mémoire s'est progressivement éteinte avant la fin, Rafaële Germain pose ces questions, et cherche des réponses.
Il sera question de trains multicolores, d'une femme en sari mauve et d'un escalier roulant, de moines copistes et de Néandertaliens, et du sentiment d'appartenance à une époque donnée. De la transmission, aussi, et du besoin d'entretenir ses racines.