Des antidépresseurs ou une vache?

Marie-Sissi Labrèche
Photo: Queensland State Archives
Publié le :
Idées

Des antidépresseurs ou une vache?

Près de 17% des Québécois ont eu recours aux antidépresseurs en 2022. Avec la pénurie de psychiatres et de psychologues, tant au public qu’au privé, nul doute que la tendance n’est pas en voie de se renverser.

Chaque jour, je dois avaler 150 milligrammes d’Effexor pour être capable de sortir de chez moi, d’écrire, de participer à des réunions, de faire des emplettes, de m’occuper de ma famille comme du monde. Cent-cinquante milligrammes d’antidépresseur juste pour être capable de fitter dans la société. Sans ça, je passerais mes journées roulée en boule dans mon lit, à pleurer comme un gicleur à pelouse, en me tapant dessus, en me disant: «T’es nulle, tu sers à rien, pis même tes cheveux sont dépressifs.» Incapable de faire quoi que ce soit. Une grosse pilule rouge chaque matin, et voilà, je peux plonger dans ma journée. 

Bah, c’est pas si grave, que je me dis, t’es pas seule. En effet, autour de moi, tout le monde est là-dessus ou l’a été (les seuls de mes amis qui ne le sont plus sont à la retraite, ça doit dire quelque chose).

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