Il faut dire ce que l’on pense, même si c’est dans des termes plus ou moins élogieux. Je pense qu’au Québec, il y a cette espèce de concert d’éloges, où tout le monde est du même avis. Parfois, c’est politique parce que tu as des intérêts, parce que tu veux protéger ton emploi. 

Prenons le livre de Ginette Reno, par exemple, qui s’est vendu à 50 000 exemplaires en moins d’un mois. Mais moi, j’ai pu dire ce que je pensais de ce torchon. Vendu exclusivement chez Jean Coutu, d’ailleurs. 

Je ne peux pas mentir et je trouve ça important de dire une certaine vérité qui est ma vérité, qui n’est peut-être pas celle d’un ou d’une autre. C’est sûr qu’au début de ma carrière, j’y allais de manière très frontale et, parfois, assez brutale. Après ça, j’ai appris à dire les choses autrement. Cela dit, les choses que je critique durement, j’estime qu’elles le méritent.

Ce qui est paradoxal, c’est que dans les médias publics, tout le monde retient un peu son opinion, alors que sur les réseaux sociaux, les gens vont à l’extrême et disent des choses terribles sur des œuvres, sur des gens. Je pense qu’il faudrait qu’on trouve un juste milieu.