Les affaires de notre temps
Merci aux matières naturelles fossilisées par des milliers d’années et aux métaux lourds extraits de la Terre.
Je ne pleure pas sur l’idée fanée d’une révolution
je dors sur la grenade
du gène plein les sangs
j’ai beaucoup de livres, parfois je ne suis que la
somme de mes influences
je rêve de hockey, de famine
de goudron & de vampires
je m’amuse que je crève de faim 30 000 fois à
chaque seconde, j’ai dû vouloir donner
10 000 baisers, j’ai dû me censurer
10 000 fois et chacune d’elles est un cratère
sur mon envie
—passent les vents & les asiles
(J’avais un mythe,
j’ai du désert —
on ne répare pas le cœur)
j’ai la jeunesse qui attend son cancer,
mieux que mes bois
j’avais mes civilisations
je me pose les ailes pleines d’essence
ça sent la damnation au creux du sein vidange—
les petites guerres
ça s’oublie, plus rien n’existe
je garde ma monnaie
Poète, acteur, musicien, aspirant dj, hockeyeur en bottines, traducteur de Ginsberg, Shawn Cotton anime aussi la maison d’édition Le Cosmographe. Il a publié deux recueils de poésie: Jonquière LSD (l’Écrou, 2010) et Les armes à penser (L’Oie de Cravan, 2012), dont est issu «Sonnez les matines».
Merci aux matières naturelles fossilisées par des milliers d’années et aux métaux lourds extraits de la Terre.
L’autrice de «Trente» et «Encore» tricote un poème inédit, aussi réconfortant qu’un pull enfilé par-dessus une robe-soleil pour apprivoiser l’automne.
Le Montréalais signe un poème inédit qui donne envie de fuir la ville, et de chérir nos liens filiaux.