L’intelligence superficielle
Certes, la dernière génération de robots conversationnels affiche d’étonnantes compétences pour produire du texte. Mais écrire, c’est autre chose.
La jeune femme est tiraillée entre ce que lui dicte son instinct et ce que prescrivent les normes sociales. Dans le doute, elle appréhende la vie à la façon des petites annonces.
Ce texte a remporté la troisième place au concours d’essais organisé par Nouveau Projet.
Mots · La jeune femme cherche à se définir. Mais sa langue est contaminée par une rhétorique qui la précède, celle de manifestes et de théories dans lesquels se concrétisent maints concepts et utopies de la féminité. À l’encontre des discours logiques, programmatiques et prescriptifs, sa prose est décousue, fragmentée, hésitante. Pour cette raison, son langage balbutiant trahit sa précarité existentielle. La jeune femme existe sur le seuil—de la pauvreté, de la réussite, de la vie adulte et bien rangée. Cette incertitude ne l’empêche toutefois pas de s’entêter à donner à son existence une forme conséquente. En cela, elle se définit par la conscience de sa condition et l’arrogance avec laquelle elle est capable d’en parler.
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Peut-on pleinement s’accomplir comme femme sans faire l’expérience de la maternité, de l’accouchement et de l’allaitement? On assiste ces années-ci à la libération de la parole des nullipares volontaires, celles qui ne se laissent pas contaminer par la peur de passer à côté de quelque chose.
En regardant au-delà des étiquettes, et en embrassant la diversité sexuelle et de genre, peut-être pourrions-nous découvrir toute la poésie qui nous anime?