Ma vie en couleur

Zora Neale Hurston
Alan Lomax, Zora Neale Hurston, Rochelle French et Gabriel Brown, Eatonville, Floride, 1935. Library of Congress.
Alan Lomax, Zora Neale Hurston, Rochelle French et Gabriel Brown, Eatonville, Floride, 1935. Library of Congress.
Publié le :
Grands essais

Ma vie en couleur

Dans cette première traduction en français de son célèbre essai «How It Feels To Be Colored Me», l’écrivaine africaine-américaine évoque avec panache le moment décisif où elle est devenue une femme de couleur.

Traduction Catherine Ego

Avec une introduction de Joël Des Rosiers

Considéré dans ce texte

Les habitants noirs et les lauriers roses d’Eatonville. La blancheur de Jacksonville. Le jazz atonal et ses harmonies ensorcelantes. La fin de l’esclavagisme. L’éternel féminin en collier de perles.

À propos de ce texte

L’essai de Zora Neale Hurston, petit exercice décolonial, relève davantage de la fable que du récit parce qu’il produit par ses tropes et ses audaces un charme plus incantatoire que littéraire. Cette élégance de forme sied à l’innocence originaire -d’Eatonville, la bourgade du nord de la Floride où l’autrice est née et a grandi comme si elle était incolore, protégée dans ce royaume de l’enfance des pires indignités du racisme. Elle a poussé là-bas comme si la question de la couleur—qui viendra assez vite—ne vouait pas le monde à l’inhospitalité. Dans ces campements bariolés où s’entassait une drue population, Hurston n’est qu’une gamine espiègle dansant le parse-me-la, une chorégraphie faite de mouvements amples et saccadés, sorte de grammaire corporelle populaire chez les Noirs du Sud des États-Unis.

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