Quatre raisons de développer la ville sans construire
Et si la solution à la crise du logement passait par la reconversion d’immeubles vacants?
Grands sont les défis auxquels font face les femmes judiciarisées, et à plus forte raison si elles ont passé du temps «en dedans», dans un centre de détention. L’une d’elles, autrice et militante de son état, témoigne concrètement des embuches qui se dressent devant elle et ses sœurs.
Qui sont ces femmes incarcérées? Je dirais que ce sont des femmes comme les autres, des amies, des épouses, des «filles de», des mères, des grands-mères, des tantes et plus encore. Ce sont des femmes de métier, des femmes ignorées, des femmes battues, des femmes de la société. Seules leurs histoires changent. Elles sont toutes humaines, avec des défauts et aussi de belles qualités. Elles sont comme vous qui lisez ces lignes présentement. Oui, comme vous. Tout le monde semble croire que cela arrive seulement aux autres, mais les autres… c’est nous autres.
Quand elles se retrouvent en dedans, ce n’est pas toujours pour des crimes odieux, loin de là—surtout dans les grandes villes. Plus ça va, plus la prison est vue comme une solution à l’itinérance. Il n’y a pas juste de «mauvaises personnes» qui vont en prison, il y a celles qui se fait manipuler par un·e proche pour rapporter un cadeau de la Jamaïque, qui rendent un simple petit service en gardant un objet volé, qui manquent de vigilance en buvant un verre de vin de trop, et hop! elles pètent la balloune. Souvent, aller en prison, ça revient à être au mauvais endroit, au mauvais moment…
Plus ça va, plus la prison est vue comme une solution à l’itinérance.
Malheureusement, même après avoir fait notre temps en prison, nous ne sommes pas libres. Le fait d’avoir été incarcérée nous met des bâtons dans les roues. Voici comment.
Avoir un toit au-dessus de sa tête
Si nous n’avons pas fait le travail d’introspection nécessaire, nous allons, pour la plupart, retomber dans notre pattern, répéter les mêmes erreurs. Les propriétaires d’immeubles sont au fait des risques de récidives, donc leur confiance est mise à l’épreuve. Pas facile de trouver un logement dont le voisinage acceptera une personne qui a été incarcérée!
Avoir un logement à notre nom est pratiquement impossible, car la majorité des propriétaires n’acceptent pas les personnes ayant un casier judiciaire—ce qui est malheureusement permis par la Charte des droits et libertés de la personne au Québec. On nous demandera aussi, dans la plupart des cas, un·e endosseur·euse de notre entourage qui se portera garant·e de notre bail. Nous ne sommes pas fiables, selon les proprios, parce que les personnes incarcérées ont toutes les mêmes défauts à leurs yeux.
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