Opération dignité

Marc-André Cyr
Plus de 6000 personnes manifestent à Esprit-Saint le 15 aout 1971. © Centre des Opérations dignité.
Plus de 6000 personnes manifestent à Esprit-Saint le 15 aout 1971. © Centre des Opérations dignité.
Publié le :
Histoire des mouvements sociaux

Opération dignité

Normalement caractérisées par la tranquillité de la vie rurale, de petites localités du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie se sont activement battues dans les années 1970 pour échapper à leur fermeture.

Avec un calme teinté de tristesse, un cultivateur lance au documentariste Marcel Carrière: «Chez nous, c’est chez nous; s’il fait bon d’y survivre, il est urgent d’y vivre!» Nous sommes en 1972, et si la Révolution tranquille bat son plein dans les villes, la campagne gaspésienne, elle, se meurt.

Sacré-Cœur-Deslandes, Saint-Jean-de-Brébeuf, Saint-Nil, Saint-Paulin-Dalibaire, Saint-Thomas-de-Cherbourg, Saint-Octave-de-l’Avenir: plusieurs de ces villages fondés dans la foulée de la crise de 1929 sont en péril. L’industrie forestière est en déclin après des décennies d’exploitation, et l’agriculture, la pêche et les mines, qui emploient la majorité des habitants de l’Est du Québec, n’ont pas été modernisées. La région est sous-industrialisée et la pauvreté y gagne du terrain: «J’ai vu des familles faire cuire des épluches de patates pour nourrir les enfants», soutient Hillaire Minville, colon et trappeur immortalisé dans le film Chez nous, c’est chez nous.

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