Pourquoi n’a-t-on jamais domestiqué les écureuils?

Nemo Lieutier
Photo: Taryn Elliot
Publié le :
Idées

Pourquoi n’a-t-on jamais domestiqué les écureuils?

Comme bien des membres de la diaspora française qui ont fait leur nid sur le Plateau-Mont-Royal, notre collègue natif de Marseille voue une tendresse particulière aux écureuils. 

À mes compatriotes expatrié·e·s et autres membres de ma team issue de l’immigration,

C’est en ma qualité de nouvel arrivant que la question posée dans le titre s’est imposée à moi, et il ne fait aucun doute que vous vous la poserez également—si ce n’est pas déjà fait. Montréal regorge, parmi d’autres merveilles, d’une population importante d’êtres adorables. Non, je ne parle ici ni des brigadier·ère·s scolaires ni des tenancier·ère·s de maisons de bubble tea, mais bien des écureuils. Ils sont duveteux, cutes et agiles. Alors, à force de les prendre en photo, d’admirer leur mignonnerie et de la faire admirer à mes proches qui sont resté·e·s sur le Vieux Continent, j’en suis venu à me laisser emporter par la douce rêverie d’en avoir un chez moi, et de déambuler sur Mont-Royal en le portant sur mon épaule. J’en ferais ma petite propriété poilue, la touche d’élégance qui manque à mon intérieur pop-utilitariste léché, le dernier membre d’une famille tournée vers la modernité, sans faire fi de ses traditions pour autant. 

Je m’étonnais alors, au gré de mon intégration à la société québécoise, de ne rencontrer aucun·e propriétaire d’écureuils, ex-propriétaire ou aspirant·e. Pire encore, mes voisin·e·s pointaient du doigt ces animaux en les accusant de tous les maux. Ils seraient nuisibles, une gang de mammifères terrorisant nos fleurs, pillant nos légumes et saccageant notre mobilier urbain. Rien de mieux que des rats, en somme. Mais croyez-moi, personne n’a jamais envoyé de photo de rat à sa grand-mère accompagnée d’un petit mot joyeux: «Bien arrivé! Douces pensées.»

Abonnez-vous!

Activez dès maintenant votre abonnement à Nouveau Projet pour lire le reste de ce texte. Du contenu original et de grande qualité, des privilèges exclusifs, et bien plus encore.

Voir les forfaits

Continuez sur ce sujet

  • Société

    Ce qui menace réellement notre cohésion

    Nommez un pays ou une province, accolez-y la formulation «plus divisé que jamais» et vous obtiendrez l’un des titres en vogue dans les grands quotidiens québécois. À l’heure où la polarisation inquiète, la classe médiatique attaque-t-elle la mauvaise cible en parlant de clivage gauche-droite?

  • Famille de Jean-Baptiste Hervieux à Pessamit, 1942
    Société

    Tant que l’eau nous submergera

    Près de sept décennies après l’inauguration des centrales Bersimis-1 et Bersimis-2, Hydro-Québec a signé une «entente historique» avec la cheffe de Pessamit, Marielle Vachon. Un exemple concret de réconciliation?

  • Société

    Faire un enfant entre ami·e·s

    Dans «Ports d’attache», essai paru chez Québec Amérique, Karine Côté-Andreetti s’intéresse (notamment) à ces célibataires qui décident de fonder une famille d’un genre nouveau. À en croire ces adelphes de cœur, l’amour et la tendresse platonique sont un terreau fertile pour élever un enfant.

  • L’auteur de ce texte, Nemo Lieutier, se préparant à traverser la frontière de Saint-Bernard-de-Lacolle.
    Société

    Le tour du poteau, le jeu où personne ne s’amuse

    Immigrer au Québec vient avec un jargon, sorte de langage secret, que les gens nés en France sont souvent les seuls à comprendre, à maitriser. Notre collègue en résume les grandes lignes.

Atelier 10 dans votre boite courriel
S'abonner à nos infolettres