Se relever de la fin du monde
La catastrophe de juillet 2013 a propulsé Lac-Mégantic sur les chemins de la transition.
Le territoire québécois est notre ressource la plus précieuse. Des municipalités essaient d’en stopper le gaspillage.
Plessisville et ses quatre kilomètres carrés. L’utilisation intelligente de l’espace disponible. Une cimenterie bourdonnante et des immeubles abandonnés. L’argent des contribuables d’aujourd’hui et une vision d’avenir.
La population de Plessisville tient sur quatre petits kilomètres carrés développés à 96%. Sur la rue Savoie, où se trouvent deux des quatre écoles primaires, il suffit de tourner la tête à gauche et à droite pour apercevoir les champs aux limites de la ville de 6680 âmes. Si elle veut grandir encore, la cité enclavée a deux choix. Elle peut acquérir les terres agricoles limitrophes, et demander leur dézonage. Ou elle peut recycler son territoire.
Le territoire est la matière première avec laquelle nous construisons nos vies. Et il se raréfie. L’étalement urbain et nos modes d’exploitation agricole—des cultures spécialisées et intensives dopées aux intrants chimiques—ont entrainé un gaspillage effarant de cette précieuse ressource. À titre d’exemple, «entre 1961 et 1996, le territoire cultivé a diminué de près de moitié au Québec à cause de la multiplication des terres abandonnées», relève Marie-Joëlle Brassard, chercheuse au Centre d’innovation sociale en agriculture, en s’appuyant sur une étude publiée en 2003. Il y a eu tant de terres laissées en friche que 70% des MRC ont fait de leur remise en opération un objectif prioritaire. La même logique prévaut pour les zones habitées: les sites industriels désaffectés font partie du paysage dans plusieurs municipalités.
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