De la tension de l’information retenue
Comment les archives de Joan Didion changent-elles les histoires que nous nous sommes racontées à son sujet?
L’ouvrage collectif Déborder Bolloré montre l’impact d’un capitalisme carnassier sur le milieu de l’édition, et par conséquent sur la santé de la démocratie.
En 1826, un jeune Parisien du nom de Louis Hachette devient libraire dans le Quartier latin. Doté d’un sens des affaires aiguisé, il diversifie rapidement ses activités. Alors qu’en France se met en place une vaste réforme de l’éducation, qui prévoit notamment l’école primaire gratuite pour les garçons de milieux défavorisés et nécessite la production de nouveaux manuels, il s’improvise éditeur et fait mouche: entre 1831 et 1833, Hachette vendra au ministère de l’Instruction publique un million d’exemplaires de l’Alphabet et premier livre de lecture, à l’usage des écoles.
C’est le début d’une expansion vertigineuse. Le libraire-éditeur publie bientôt des périodiques, des guides de voyage, sans oublier le bientôt célèbre dictionnaire Littré. Il ouvre des kiosques dans les gares, achète des journaux en tous genres, crée son propre système de distribution, qui deviendra plus tard les Messageries Hachette… À sa mort en 1864, Louis Hachette laisse à ses héritier·ière·s ce qui constitue le plus gros groupe d’édition d’Europe. Un succès déjà assimilé, au 19e siècle, à une monopolisation de la diffusion des savoirs, comme le souligne l’historien et spécialiste de l’édition Jean-Yves Mollier dans Déborder Bolloré, un ouvrage collectif qui analyse l’impact de l’hyperconcentration dans les secteurs médiatique et éditorial.
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