Denis Côté: le cinéaste affranchi
Le réalisateur de Curling et Répertoire des villes disparues revient de loin, et c’est précisément ce qu’il raconte dans son essai à paraitre dans «Nouveau Projet 28.» En voici un avant-gout.
Le sexe des pigeons a été conçu comme une pièce déambulatoire avec un volet numérique. L’adapter pour la lecture était un défi de taille. Résultat: le dernier titre de la collection Pièces est un hybride étrange entre le fil d’actualité d’un réseau social, une pièce de théâtre et un livre dont vous êtes le héros.
Frédéric Blanchette
Véronique Côté
Marianne Dansereau
Un scénario de Gabrielle Côté et Laurence Régnier
Nous avons présenté Le sexe des pigeons au théâtre Denise Pelletier, dans la salle Fred Barry, au printemps 2022. L’action se déroulait simultanément dans trois lieux différents, ce qui obligeait le public à se déplacer et à faire des choix, mais elle se poursuivait aussi sur le réseau social fictif d’une école secondaire, créé de toutes pièces pour l’occasion, auquel les spectateur·trice·s se connectaient dès leur arrivée. Pourquoi faire simple?
Mais repartons du début… Le sexe des pigeons a germé sur un balcon montréalais perché au 3e étage, lors d’une soirée d’été passée à discuter de notre premier contact avec le théâtre. Nous avons eu la chance, toutes les deux, d’être très tôt exposées aux arts vivants. Et ainsi, dès l’adolescence, d’être déjà portées par un intérêt marqué pour ces formes artistiques qui mettent en éveil les sens, et qui nous ont construites tout au long de notre vie d’adulte. Mais si ça prend presque rien pour être happé par l’art, l’inverse est aussi vrai. Parfois, il en faut bien peu pour se détourner complètement du théâtre, de la performance live. Celle qu’on ne peut pas mettre sur pause ou éteindre avec une manette. En particulier si on a la sensation que l’histoire ne s’adresse pas à nous, si on ne peut pas s’y projeter.
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