Les affaires de notre temps
Merci aux matières naturelles fossilisées par des milliers d’années et aux métaux lourds extraits de la Terre.
entre deux bandes
assez larges pour que la route
semble encore loin
tu tiens bon
tu
rentres creux les tiges
les
appelle ça comme tu veux
le vrai mot
tu rentres le vrai mot
bien profond
et espère
tes poches ont fendu
tu étais
mal préparé pour la gloire
et les pancartes qui brillent
dans le bout de Prince George
je t’ai élu déjà
petit frère en canne
prêt à sauter
ça fait longtemps déjà
qu’on te chauffe par le dessous
reculez tout le monde
ça va revoler tantôt
loin
tout le long à l’ouest
tu as fait fondre près d’un volcan
le reste de ton change
à Yellowstone tu dis
même l’asphalte se lamente
t’es pas vraiment revenu avoue
ton cœur à l’ouvrage
est une pause
à l’angoisse
des boites sous ton matelas
et du nord en anglais
qui te crie de repartir
Erika Soucy est née en 1987 à Portneuf-sur-Mer, sur la Côte-Nord. Au théâtre, elle a travaillé avec les metteurs en scène Fabien Cloutier, Alexandre Fecteau et Maxime Robin, entre autres. Elle est l’auteure de Cochonner le plancher quand la terre est rouge et de L’Épiphanie dans le front, deux recueils publiés aux éditions Trois-Pistoles. En 2007, Erika a fondé l’Off-Festival de poésie de Trois-Rivières, dont elle est toujours la codirectrice artistique. Son premier roman, Les murailles (vlb éditeur), est paru en 2016.
Œuvre accompagnant ce poème: 5 Tableaux (It Bounces Back) (détail), installation et performance, 2015 (Photo: Yannick Grandmont)
Merci aux matières naturelles fossilisées par des milliers d’années et aux métaux lourds extraits de la Terre.
L’autrice de «Trente» et «Encore» tricote un poème inédit, aussi réconfortant qu’un pull enfilé par-dessus une robe-soleil pour apprivoiser l’automne.
Le Montréalais signe un poème inédit qui donne envie de fuir la ville, et de chérir nos liens filiaux.