Quelques adieux
Nécrologies variées

Hommage à un intellectuel singulier, héritier de la vertu civique des Anciens, qui a su mettre en valeur les grands combats démocratiques de notre société.
Un professeur qui vous serre la main à la première séance d’un séminaire, ça n’arrive pas souvent. De surcroit, la poignée de main était franche—phénomène encore plus rare dans le milieu universitaire. À la mi-aout 2025, à l’Hôtel-Dieu de Sorel, il y avait toujours la même franchise dans la main d’Yvan Lamonde. Cette fois, c’est moins la force de l’historien aux idées claires qui m’a surpris; c’est la détermination de l’homme droit devant la fin, extraordinairement apaisé. Peut-être parce que tous les dossiers étaient fermés et que c’était, pour lui, l’heure d’un grand loisir.
Yvan Lamonde nous laisse son œuvre. Aucune complaisance, aucune compromission, aucun tête-à-queue intellectuel: il a voulu doter les Québécois d’une cartographie détaillée des idées qui ont façonné l’agora québécoise depuis la Conquête. À tous les chroniqueurs, les idéologues et les tordeurs d’histoire prétendument nationale qui cherchaient et cherchent encore à transformer cette agora en cour des miracles, il a opposé la mise en valeur des combats démocratiques qui s’y sont déroulés.
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Ce pilier de notre littérature nationale laisse derrière lui une œuvre foisonnante qui compte plus d’une trentaine de romans, une vingtaine d’essais, de nombreuses pièces de théâtre, ainsi que des séries télévisées marquantes comme «L’héritage» et «Montréal P.Q.» On lui doit aussi la fondation de VLB éditeur et des Éditions Trois-Pistoles.

Avant d’arriver à La Presse en 1972, Pierre Foglia est responsable du cahier des sports de la fin de semaine pour le quotidien Montréal-Matin. C’est là, le 26 février 1972, qu’il fait paraitre ce portrait du jeune Ken Dryden, 24 ans, au lendemain d’une cuisante défaite de 7-3 contre les Rangers.

Guy Rocher s’est éteint à 101 ans, laissant derrière lui un Québec transformé. Pilier de la Révolution tranquille, architecte des cégeps, de l’UQAM et de la Charte de la langue française, il a façonné l’éducation et la langue comme armes d’égalité et d’émancipation. Son héritage continue de battre au cœur du Québec moderne. En 2016, il a partagé avec «Nouveau Projet» les principes qui guidaient sa vie et qui, près de dix ans plus tard, sont toujours aussi éclairants et inspirants.