À Pico le clown
Cher Pico, tu ne te souviens probablement pas de moi. Une autre fête d’enfants dans une mer de chapeaux pointus, de gâteaux trop sucrés et d’assiettes en carton. C’était mon anniversaire de quatre ans.
Ou la revanche d’une petite fille sur le directeur de son école primaire.
Bon alors. Vous ne vous appelez pas vraiment M. Virelotte, mais ça, vous le savez bien. Parce que vous savez tout, vous. Mais ce que vous ignorez, M. Virelotte, c’est que vous me hantez le bulbe depuis 35 ans. Vous souvenez-vous de moi?
Bien sûr que non. J’étais cette petite Cathie parmi les centaines, les milliers de petit·e·s Cathie, Alexandre, Stéphanie et Marc-André en culottes courtes de votre école primaire. Ce prestigieux collège où n’affleurait que le velours de la clientèle scolaire pourvue de gencives saines et de faciès inspirant la douance, où le succès était prince et la discipline, vieille reine en robe vert lime assortie d’un bibi de la même couleur. Et vous, M. Virelotte, grand directeur en complet trois-pièces marine et à la monture rouge, étiez à la bienveillance ce que Pennywise, le clown cabriolant, est à la berceuse «Bonne nuit» du fond de son égout de bord de trottoir.
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Voir les forfaitsDéjà membre? Ouvrir une session.Cher Pico, tu ne te souviens probablement pas de moi. Une autre fête d’enfants dans une mer de chapeaux pointus, de gâteaux trop sucrés et d’assiettes en carton. C’était mon anniversaire de quatre ans.
Chère science, tu me pardonneras l’usage du singulier, c’est sans contredit plus insolent encore que de te tutoyer—même les sciences humaines pas de maths que j’ai faites au cégep se méritent le pluriel.
Cher examen, tu te souviens peut-être de moi? Je t’ai passé en 2002 et je t’ai plutôt bien réussi.