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Cinq moyens de prévenir la grossophobie au travail

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Cinq moyens de prévenir la grossophobie au travail

Les comportements grossophobes augmentent le risque de détresse psychologique chez les gens qui les subissent. Voici comment instaurer un climat de travail sain et plus inclusif à l’égard du poids. 

La grossophobie a un impact considérablement négatif sur le quotidien des personnes qui en font les frais, et qui sont incidemment enclines à développer divers problèmes de santé, comme l’anxiété, la dépression et des troubles alimentaires. 

À la lumière des outils développés par l’Association pour la santé publique du Québec, on a ciblé cinq manières de repérer, puis de combattre, cette forme de discrimination encore méconnue, mais surtout mal comprise.



Déconstruire les préjugés sur le poids et la santé

D’abord, il faut rappeler que la diversité corporelle est naturelle et qu’un chiffre élevé sur la balance n’est pas nécessairement un indicateur de mauvaise santé. L’inverse est aussi possible: on peut être mince et mal en point. 

Une personne peut donc avoir un indice de masse corporelle supérieur à 30kg/m² et adopter de saines habitudes de vie, faire du sport régulièrement et s’alimenter de manière équilibrée. D’ailleurs, l’Association pour la santé publique du Québec rappelle que l’obésité est un enjeu particulièrement complexe qui demande de considérer les dimensions biologique (la génétique), sociale (les normes associées au culte de la minceur), psychologique (le stress) et environnementale (le manque d’accès à des infrastructures facilitant l’activité physique au quotidien) qui caractérisent une personne et sa communauté.  

Autrement dit, l’adage «manger mieux, bouger plus» renforce les préjugés et la stigmatisation à l’égard des personnes grosses1Ce terme est utilisé ici de manière neutre, simplement pour désigner la corpulence des individus.. La génétique est un facteur de détermination du poids, idem pour la situation socioéconomique d’une personne, la prise de médicament, l’ethnicité et même le stress encouru au contact de la grossophobie.

Ce qui prime, en fin de compte, c’est d’adopter de saines habitudes de vie, et ce, peu importe le résultat observé lorsqu’on monte sur le pèse-personne. 



 Tourner sa langue sept fois avant de parler

Selon un sondage commandé par l’ASPQ à la firme Léger en 2021, pas moins de quatre Québécois·es sur dix estiment avoir été victimes de commentaires déplacés en lien avec leur poids, soit sur le marché du travail, soit dans un contexte scolaire. C’est énorme.

Quelques expressions à bannir

  • Souffrir d’obésité
  • Obésité morbide
  • Épidémie d’obésité
  • Fardeau de l’obésité
  • Manque de volonté

En conséquence, il vaut mieux retirer de notre vocabulaire les formulations et les termes qui ont une connotation négative, en gardant en tête que les mots mal choisis peuvent blesser et affecter l’estime de soi de tout le monde—peu importe la corpulence.



Adapter les espaces de travail à toutes les corpulences

Le mobilier et les autres équipements de travail doivent impérativement tenir compte de toutes les morphologies. Une chaise trop étroite ou pas assez solide peut constituer, par exemple, une source d’inquiétude ou de malaise pour une personne grosse. Dans le cas présent, et de façon très concrète, des chaises sans appuie-bras et ajustables sont à privilégier.

Dans l’ensemble, la bienveillance est à prôner, tant du côté des patron·ne·s que des responsables des départements de ressources humaines, et ce, pour permettre à tout le monde d’exprimer ses demandes relatives à l’ameublement sans craindre d’être jugé. Pour ouvrir le dialogue et instaurer un espace d’écoute sécuritaire, l’ASPQ recommande aux cadres de soumettre un questionnaire à l’embauche pour sonder les employé·e·s sur leurs besoins spécifiques en matière d’équipement. 



Arrêter de complimenter l’apparence et le poids

Même lorsqu’ils sont bien intentionnés, émis pour faire plaisir, les commentaires sur le poids viennent perpétuer le culte de la minceur et mettre la pression sur les gens qui ne se conforment pas aux canons de beauté véhiculés dans la publicité et les médias sociaux.

Ainsi, les remarques du genre «ta robe te va bien, as-tu perdu du poids?» ou «wow, t’as fondu, c’est quoi ton secret?» peuvent être dommageables pour la santé mentale de la personne interpelée, mais également pour celle des collègues aux alentours, ceux et celles qui entendent ces phrases prononcées avec enthousiasme. D’une part, la personne (maladroitement) complimentée aura peur de revenir à son poids initial et, de l’autre, les témoins de l’échange auront envie, eux aussi, de maigrir pour que ce soit remarqué, voire valorisé.

Dans un même ordre d’idées, les concours et programmes de pertes de poids, tels qu’ils existent encore dans certaines entreprises, sont à bannir sans tarder. À la place, les responsables des clubs sociaux ont tout avantage à proposer des séances de yoga, de méditation ou autres activités, sur l’heure du diner ou à un autre moment de la journée. Les repas communautaires, où tout le monde apporte un plat fait maison, sont également une belle idée—d’autant plus que ces activités permettent d’échanger de manière conviviale autour de bonnes recettes. 



Inclure la grossophobie dans les politiques de lutte contre la discrimination et le harcèlement au travail

Un·e travailleur·euse ne pourra se développer à son plein potentiel et être productif·ve que s’il ou elle évolue dans le respect, mais aussi dans un environnement confortable, physiquement adapté à sa corpulence. 

En ce sens, l’ASPQ a créé un modèle de résolution en cinq volets, un document clair et concis que toutes les entreprises, grandes ou petites, peuvent mettre à leur main en un rien de temps.

Il est également à noter que les ateliers et conférences sous le thème de la grossophobie constituent un formidable complément d’information—si le budget de la compagnie le permet, bien entendu. 


L’Association pour la santé publique du Québec est un organisme indépendant à but non lucratif qui réunit près de 1 000 partenaires citoyen·ne·s et organisationnels pour faire de la santé durable, par la prévention, une priorité.


Texte commandé par l’Association pour la santé publique du Québec et réalisé par le Studio A10 dans le respect de ses lignes directrices.

Pour consulter les autres articles collaboratifs: atelier10.ca/nouveauprojet/type/partenaire

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