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Explorer la France sans prendre l’avion

«Une jeunesse française», de Jérémie Battaglia
«Une jeunesse française», de Jérémie Battaglia
Photo: Les Films du 3 mars
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Explorer la France sans prendre l’avion

Le Festival de films CINEMANIA revient à Montréal du 6 au 17 novembre prochain, pour une 30e année. Une édition anniversaire visant à célébrer les productions de l’Hexagone, certes, mais aussi celles des réalisateur·trice·s de partout dans le monde qui font le choix de tourner en français.

CINEMANIA, c’était au départ un festival de films français sous-titrés en anglais, et c’est donc pour rendre hommage à ses origines que l’évènement met cette année la France à l’honneur. Mais le festival a bien évolué en 30 ans, élargissant sa sélection de courts et de longs métrages au reste de la francophonie. De plus en plus de films sont en effet des coproductions entre pays. On voit notamment un nombre croissant de collaborations entre le Québec et la France, à l’image du film d’ouverture du festival, Bergers de Sophie Deraspe, coopération transatlantique entre deux équipes.

«Dans un territoire comme le Québec, promouvoir la francophonie est quasiment un acte politique, indique Diane Magnoux, directrice de la programmation. Et le cinéma francophone a plein de dénominateurs communs.» CINEMANIA, aujourd’hui troisième plus grand festival de films francophones au monde et premier en Amérique du Nord, organise ainsi chaque année un volet professionnel qui regroupe des gens de l’industrie pour réfléchir à la meilleure façon de mieux diffuser ce cinéma à l'international. «On veut par exemple comprendre pourquoi le cinéma français remplit nos salles pendant le festival, mais pas forcément les salles du Québec pendant le reste de l’année, pourquoi le cinéma québécois ne marche pas autant en France, etc.»

Si la France produit entre 200 et 350 films par an, d’où une surreprésentation dans les festivals, CINEMANIA met un point d’honneur à représenter toute la francophonie mondiale, en mettant notamment de l’avant la Suisse (pays à l’honneur en 2023), le Luxembourg (à l’honneur en 2022) ou encore certains pays d’Afrique. «On veut montrer une diversité dans le contenu et donner une place de plus en plus grande au cinéma québécois, souligne la directrice de la programmation. C’est une priorité pour nous.»


Des essentiels aux révélations

Au fil des ans, CINEMANIA a aussi élargi le nombre de films présentés. La catégorie des documentaires, notamment, passe de huit à 12 projections en raison du «très grand nombre de films de très grande qualité» reçus. La sélection aura d’ailleurs droit à son propre long métrage d’ouverture, Une jeunesse française de Jérémie Battaglia. «De plus en plus de producteur·trice·s veulent venir à CINEMANIA car ils et elles se rendent compte que ça donne un beau rayonnement à leurs œuvres. C’est aussi une bonne plateforme de lancement médiatique pour les films québécois», explique Diane Magnoux. Mais le festival ne souhaite pas pour autant présenter trop de films, afin de pouvoir continuer à prêter attention à chacun d’eux.

CINEMANIA comporte toujours quatre compétitions—pour les meilleurs longs métrages, courts métrages, documentaires et films québécois—, mais a cette année créé plus de catégories de programmation pour mieux orienter les spectateur·trice·s. Parmi les longs métrages en première, on retrouve ainsi une sélection des «essentiels», rassemblant des grands noms du cinéma ou des films sélectionnés lors de festivals; Quand vient l’automne de François Ozon, En fanfare d’Emmanuel Courcol ou encore Hors du temps d’Olivier Assayas.

Dans les «révélations», on retrouve des réalisateur·trice·s qui en sont à leur premier, deuxième, voire troisième film, à l’image de Louise Courvoisier, qui présente Vingt dieux. «Ce premier film a fait partie de la sélection Un Certain Regard à Cannes, raconte la directrice de la programmation. C’est vraiment un coup de cœur…» Une autre sous-catégorie s’attache aux grands destins en présentant des biopics et récits d’hommes ou de femmes entré·e·s dans l’Histoire, comme Niki de Céline Sallette, avec Charlotte Le Bon campant Niki de Saint Phalle.


Un côté paillettes assumé

De Bruno Dumont à Louise Courvoisier, CINEMANIA veut donc représenter le cinéma depuis les vedettes du septième art jusqu’aux petites productions. Et des vedettes, cette année, il y en a: Arnaud Desplechin, bien connu dans le monde francophone et présent à l’édition 2022, revient ainsi avec Spectateurs!, une docufiction sur son amour du grand écran, une ode au cinéma très touchante. Le festival présente également le prochain volet du triptyque de Nicolas Philibert, décoré du Lion d’or à Berlin l’année dernière pour son documentaire parlant de santé mentale, Sur l’Adamant.

«On voulait tendre la main à des créateur·trice·s qui ont marqué l’histoire du festival, mais aussi l’histoire du cinéma tout court, résume Diane Magnoux. On veut qu’ils et elles soient le cœur de notre programmation.» Les acteur·trice·s ne sont pas en reste. Parmi les comédien·ne·s présent·e·s à Montréal, citons notamment Tahar Rahim et l’équipe du film Monsieur Aznavour, Lætitia Dosch, qui viendra accompagner Le roman de Jim des frères Larrieu, ou encore Béatrice Dalle, pour le documentaire La Passion selon Béatrice, qui l’amène en Italie sur les pas de Pasolini et devant la caméra de Fabrice Du Welz. Un beau tapis rouge en perspective…

Parmi les différents festivals de cinéma d’ici, CINEMANIA revendique le fait d’être celui qui se démarque par son nombre d’invité·e·s autant d’univers artistiques que techniques, rassemblant une centaine de personnalités chaque année. L’autre point qui le fait ressortir du lot, c’est son «aspect paillettes assumé». À cet effet, le festival organise cette année un grand gala pour son 30e anniversaire, pendant lequel sera présenté le film Monsieur Aznavour de Mehdi Idir et Grand Corps Malade. «On veut que le festival soit une grande fête! On accueille la francophonie en déroulant littéralement le tapis rouge, affirme Diane Magnoux. C’est ça qui fait que les festivals comptent encore aujourd’hui; le cinéma est là pour faire rêver, sinon les gens restent devant leur télé et ne sortent plus…» 

L’équipe annonce donc cette édition comme «la plus grandiose» de son histoire: 2022 puis 2023 ont été des années records en termes de fréquentation, avec 100 000 entrées, toutes activités confondues, en 2023. «Nos salles étaient toutes pleines et il y avait des files d’attente, se rappelle Diane Magnoux. Un chauffeur de taxi qui venait me chercher m’a demandé: “C’est quel club ici?” Quand je lui ai dit que c’était un cinéma, il m’a répondu: “Mais qui fait encore la queue pour aller au cinéma?” Alors sur cette lancée, on a des raisons de penser que ça va aller dans le bon sens cette année encore…»


FESTIVAL CINEMANIA est aujourd’hui considéré comme le plus important festival de films francophones en Amérique du Nord, et le plus ancien de sa catégorie. Fondé en 1995, il réunit chaque année en novembre une sélection éclectique de longs métrages de fiction, mais aussi des documentaires et des courts métrages. 


Texte commandé par le FESTIVAL CINEMANIA et réalisé par le Studio A10 dans le respect de ses lignes directrices.

Pour consulter les autres articles collaboratifs: atelier10.ca/nouveauprojet/type/partenaire

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