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Comment mieux aider les femmes et les filles en difficulté?

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Université de Sherbrooke

Comment mieux aider les femmes et les filles en difficulté?

Il reste encore bien du travail à faire pour venir en aide à ces adolescentes et jeunes femmes qui présentent des difficultés d’adaptation, à la fois sur les plans personnel et social. Mais la recherche universitaire permet de grandes avancées en la matière.

On imagine trop souvent le milieu de la recherche comme un huis clos un peu en retrait du monde. En sciences pures comme en sciences humaines, le travail des universitaires se nourrit pourtant constamment de ce qui se joue dans la société. Et inversement, la société est en permanence infusée des idées que développent les chercheurs dans les campus. En s’interrogeant sur des phénomènes sociaux, en étudiant de près certains groupes d’individus, la recherche aboutit souvent à des solutions qui ont une influence très concrète sur les collectivités. L’intervention auprès des jeunes femmes en difficulté en a par exemple grandement bénéficié depuis une dizaine d’années. Et cela continue.

Les techniques d’intervention auprès de cette clientèle âgée de 12 à 25 ans étaient, jusqu’à cette époque, la copie conforme de celles appliquées à leurs homologues masculins. Une équipe de chercheuses a mis en lumière l’importance de singulariser ces deux groupes et d’adapter les programmes aux cas spécifiques des adolescentes et des jeunes femmes.

«Les recherches étaient faites par et pour des hommes, ce qui a fait en sorte que les filles ont longtemps été balayées sous le tapis. Maintenant, elles occupent nettement plus de place dans les recherches», se réjouit Nadine Lanctôt, chercheuse en psychoéducation de l’Université de Sherbrooke.

Il reste encore bien du travail à faire pour venir en aide à ces adolescentes et jeunes femmes qui présentent des difficultés d’adaptation, à la fois sur les plans personnel et social. Car si elles ont désormais une vraie place au sein des chaires de recherche, chacune possède des besoins bien spécifiques. Pour être réellement efficaces et adaptées, les interventions doivent s’ajuster aux différentes configurations de forces, de difficultés et de besoins de cette population. Il importe donc de bien identifier différents profils et d’éviter d’appliquer une même technique d’intervention à toutes. «Par exemple, la prostitution peut créer un sentiment d’appartenance ou de valorisation chez certaines filles, alors qu’elle est l’occasion de prendre des risques ou de repousser de nouvelles limites chez d’autres. Il faudra intervenir de façon différenciée auprès de chacune pour qu’elles trouvent d’autres moyens de combler leurs besoins de façon plus saine et plus sécuritaire», explique la chercheuse, qui est à la tête de la Chaire de recherche du Canada sur le placement et la réadaptation des filles en difficulté de l’Université de Sherbrooke.

Pendant les sept prochaines années, son équipe et elle veilleront à déceler différents profils pour concevoir, pour chacun d’eux, l’approche la plus appropriée. «Il ne faut surtout pas les voir comme un groupe homogène», poursuit Nadine Lanctôt. Plutôt que de miser sur l’évitement des situations et comportements à risques, la chercheuse suggère aussi de se servir des motivations des adolescentes et des jeunes femmes en difficulté comme vecteurs de changements. D’où l’importance d’être à l’écoute, pour savoir valoriser les forces et capacités de chacune d’elles, au lieu de cogner uniquement sur leurs déficits: «Il convient de travailler non pas sur ce que nous estimons important pour elles, mais sur ce qu’elles estiment important, tout en les guidant.»

Le programme de cette recherche est l’approfondissement d’une première chaire conclue en 2017, dont l’objectif était de mettre en évidence l’importance de développer des interventions adaptées à la clientèle féminine. La récolte des perceptions des filles et des intervenants par rapport aux programmes et aux services qui leur sont offerts sera le second volet de ce travail de longue haleine, favorable à l’avancement de la société.


Chaire de recherche du Canada sur le placement et la réadaptation des filles en difficulté

Lieu: Université de Sherbrooke, Campus de Longueuil

Date de création: 2017


Sise à Sherbrooke, ville francophone au sud du Québec, l’Université de Sherbrooke est au cœur d’un pôle de recherche international. L’institution a su établir sa notoriété grâce à ses enseignements et à ses travaux de recherche qui lui ont permis d’échanger, de collaborer et d’innover avec des universités et des partenaires de partout dans le monde.


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