Depuis nos exils littéraires

Nicolas Langelier
 credit: Le banquet, René Magritte
Le banquet, René Magritte
Publié le :
Intro

Depuis nos exils littéraires

Considérations sur les petits magazines, les positions de sécurité et la possibilité d’une révolution mentale.

Pourquoi la mort nous prend-elle toujours par surprise, et pourquoi l’amour? Nous aurons toujours besoin qu’on nous réveille.

Anne Dillard

 Nous ne sommes pas prêts pour ce qui nous attend. Nous ne sommes même pas prêts pour ce qui a déjà commencé. Comment pourrions-nous l’être? Ce n’est pas dans les conférences qu’on apprend à faire le deuil d’un monde. Ce n’est pas dans les plans de mesures d’urgence qu’on explique comment négocier les changements de civilisation. Ce n’est pas un sac à dos rempli de barres tendres et d’allumettes qui nous sauvera. Ce n’est pas une maison, n’importe quelle maison, qui nous permettra d’échapper aux années à venir, à l’instabilité dans tout, aux écroulements, aux fractures. Ce ne sont pas les chroniqueurs, ni tous les experts du monde, qui nous souffleront les mots à dire à nos enfants, pour les prévenir.

Alors voici ce que nous faisons: rien. Mais plein de choses aussi, bien sûr. Nous concevons des bébés et des soirées entre amis, nous changeons d’emploi ou retournons aux études, nous essayons la poterie et une nouvelle recette, nous rions et nous pleurons et nous swipons à gauche et à droite, nous prenons soin de nos descendants et de nos ascendants et de notre boite à fleurs, nous votons pour une couleur ou pour une autre, nous commandons de l’indien et regardons la dernière série en vogue. Nous sommes des humains, et c’est ce que font les humains, à l’approche du premier quart du 21e siècle de l’ère commune.

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