Un silencieux massacre de sigles
Quel danger y a-t-il à supprimer les réseaux intermédiaires?
Opposer «les régions» à Montréal, comme on le fait beaucoup au Québec depuis l’affaire d’Hérouxville, ne m’intéresse pas. Je considère l’idée caduque.
Tous les jours, je nous entends chercher celui des deux qui enfantera les vrais Québécois et je baye aux corneilles. Cette dialectique entre de soi-disant «urbains»—invariablement montréalocentrés, multiculturalistes, anglophiles et de gauche—et de soi-disant «campagnards»—amants de la langue française et du patrimoine, défenseurs de la nature, fiers descendants des Patriotes—repose à mon avis sur des postulats périmés.
Montréal n’est pas une chose fixe ou autoportante. J’y ai vécu 25 ans, et, parmi les gens que je connais, je compte sur les doigts de ma main ceux qui y sont nés. Je n’ai eu pour voisins que des natifs de l’Abitibi, de la Gaspésie, de la Beauce, du Lac-Saint-Jean, des Innus du Nitassinan, des gens nés à Port-au-Prince, Medellín, Mumbai, Beyrouth, Damas. Comme toutes les métropoles, Montréal est faite de mixité et de mouvement, mais elle n’est pas pour autant le lieu hors du «Québec véritable» que l’on dépeint souvent.
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