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Les Jardins Gamelin: nous relier les uns aux autres, au cœur de la ville

Photo: Martine Doyon
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Présenté par
Partenariat du Quartier des spectacles

Les Jardins Gamelin: nous relier les uns aux autres, au cœur de la ville

Depuis 2015, les Jardins Gamelin s’affairent à transformer la ville en un lieu vivant où se manifeste, malgré les tensions inhérentes au vivre-ensemble, une réelle volonté de cohabitation et d’inclusion.

«Dans une grande métropole, c’est important de garder des places publiques qui soient ouvertes et accessibles, explique Anne Latendresse, professeure en géographie sociale à l’UQAM. De plus en plus, on parle du droit à la ville, c’est-à-dire du droit des citoyens, peu importe leurs appartenances, leur classe sociale ou leur provenance, de participer à la création de la cité.» 

Dans cette perspective, de nombreux projets de revitalisation et de réappropriation des espaces urbains sous-exploités ont vu le jour au cours des dernières années, que ce soit à l’initiative de groupes citoyens ou d’organismes à but non lucratif, comme c’est le cas des Jardins Gamelin, dans l’arrondissement de Ville-Marie. Lancés en 2015 et opérés par le Partenariat du Quartier des spectacles, les Jardins s’animent chaque année de mai à septembre, grâce à un aménagement urbain pensé sur mesure et à une impressionnante programmation culturelle et citoyenne. 

Mais qu’en est-il, au-delà de cet important dispositif, des rapports sociospatiaux qui se nouent ainsi au cœur de la ville? En d’autres mots, comment articuler le lien entre un lieu et les gens qui le fréquentent, entre un lieu et son histoire?

C’est sur l’ancien site de l’Asile de la Providence—un hospice pour personnes démunies fondé par la Bienheureuse Émilie Gamelin en 1842—qu’ont été aménagés les Jardins, dans un quartier fréquenté, aujourd’hui encore, par des groupes marginalisés, dont nombre d’itinérants et de toxicomanes. Une vocation d’accueil qui fait partie de l’ADN du lieu, rappelle Anne Latendresse, et qu’ont cherché à préserver les idéateurs du projet. Dès le départ, ils ont tenu à faire de la place Émilie-Gamelin un lieu inclusif, à taille humaine, afin de refléter son esprit et son histoire.

Encore fallait-il changer les perceptions qu’en avaient les Montréalais. Avant l’inauguration des Jardins Gamelin, le Partenariat avait bien essayé différentes manières de l’animer, sans toutefois inclure un volet social à son approche—des tentatives ponctuelles qui se sont avérées infructueuses. Tranquillement, l’idée d’occuper l’espace de façon quotidienne, d’abord sous forme de projet pilote, a fait son chemin. L’objectif était de voir si une occupation permanente, sur une période de quatre à cinq mois, pouvait avoir un impact sur l’appropriation du lieu. Le concept initial été pensé de concert avec La Pépinière, un organisme qui vise à faire vivre des espaces collectifs par la mise en place de projets structurants.

Des conditions de réussite ont alors été fixées, telle la participation concertée d’intervenants du milieu. En plus de l’arrondissement de Ville-Marie et du Service de police de la Ville de Montréal, des organismes comme la Société de développement social, dont la mission vise à lutter contre l’itinérance et l’exclusion, sont ainsi devenus des partenaires incontournables dans la conversion de l’endroit. Les Jardins Gamelin étaient fin prêts à prendre leur envol.

  • Photo: Laurie-Anne Tuot

Le placemaking comme outil de rencontre

Avec ses abords intimidants et son imposante dalle minérale au centre, la place Émilie-Gamelin demande à être apprivoisée. Endroit cosmopolite du centre-ville, entouré de grandes institutions comme l’UQAM et la Grande Bibliothèque, et important lieu de transit, avec la gare d’autobus et la station de métro Berri-UQAM situées à proximité, c’est un lieu pluriel où se croise une foule bigarrée, constituée à la fois de résidents, de travailleurs, d’étudiants, de touristes et d’itinérants. Comment, dans ces conditions, amener les gens à investir l’endroit activement et à y construire du commun? Comment créer un espace de vie qui soit aussi un lieu de rayonnement métropolitain?

C’est dans l’esprit du placemaking qu’a été pensé le projet, une manière fortement ancrée dans l’identité d’un lieu de concevoir l’espace en fonction de ses usagers et de ses usages. Au-delà d’une vaste programmation—notamment composée de concerts, de danse et de jeux—la permanence du lieu est ainsi assurée par différentes installations. On peut par exemple penser à La Maison jaune, qui propose aux enfants et aux familles des activités ludiques et créatives, ou au Casse-croûte aménagé à l’intérieur d’un conteneur et bordé d’une grande terrasse. 

Mais le nom le dit: les Jardins, c’est aussi un immense espace vert. La grande dalle de béton se voit transformée, le temps d’un été, en espace cultivable où la communauté est invitée à venir cueillir une partie des récoltes. C’est Sentier urbain, un organisme de verdissement social et un partenaire de la première heure, qui a mis sur pied cet important projet d’agriculture urbaine fondé sur la participation citoyenne. En plus de l’entretien des jardins, effectué conjointement avec des personnes en situation d’itinérance, l’organisme propose des ateliers et des conférences visant la mobilisation des collectivités pour des espaces plus verts et plus humains. 

Agriculture et inclusion s’offrent ainsi comme les deux facettes d’une même volonté, soit celle d’améliorer la qualité des milieux de vie, à l’échelle d’un quartier, par la création d’espaces urbains favorisant de nouvelles formes de convivialité.

L’objectif des Jardins, à terme? Qu’une sorte de fréquentation naturelle s’installe. Que les Jardins deviennent, au-delà d’un lieu de diffusion culturelle, une valeur partagée et un acteur dans la cohabitation, plus qu’un endroit que l’on traverse, un lieu que l’on habite et que l’on investit, en même temps qu’il nous investit et nous transforme en nous reliant les uns aux autres.


Les Jardins Gamelin, tous les jours jusqu’au 29 septembre 2019.

  • Photo: Bruno Destombes

Créé en 2003, le Partenariat du Quartier des spectacles est un organisme à but non lucratif qui regroupe 85 membres actifs sur le territoire. Il veille à la gestion et à l’animation des places publiques, à la mise en lumière du Quartier et à sa promotion à titre de destination culturelle incontournable. Il a pour mission de contribuer activement, avec les pouvoirs publics et les divers acteurs intervenant sur son territoire, au développement et à la mise en valeur culturels du Quartier des spectacles, en intégrant à toutes ses actions les dimensions urbaine, touristique, sociale et économique. Le Partenariat bénéficie du soutien de la Ville de Montréal.


Ce contenu, réalisé par Atelier 10 dans le respect de ses lignes directrices, a été commandité par le Partenariat du Quartier des spectacles. Atelier 10 n’est pas une agence de publicité: nous sommes des journalistes et éditeurs, et faisons ici preuve de la même rigueur que dans le reste de nos activités. Nous choisissons les organisations avec qui nous souhaitons travailler. Elles doivent pour cela être en accord avec nos valeurs et apporter une contribution positive à la société québécoise. 

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