Mériter sa mort

Alex Viens
Photo: Anna Shvets
Publié le :
Idées

Mériter sa mort

La grossophobie est un obstacle à l’empathie, et ça n’est jamais aussi apparent que lorsque les gens parlent de la mort de quelqu’un—qu’elle soit déjà arrivée ou imminente.

«Prends soin de toi.» Je dis ça, les yeux pleins d’eau, à chacun·e de mes ami·e·s quand on se quitte après un souper. C’est la dernière chose que je dis à ma psy avant de fermer la fenêtre Skype, parce que c’est la moindre des choses après lui avoir pleuré dans la face pendant 50 minutes. Tou·te·s les chauffeur·euse·s de taxi qui m’ont mené·e à bon port ont eu droit à leur «prenez soin de vous». Une formule que je répète chaque fois avec toute la sincérité que possède encore mon vieux cœur mou, un souhait en forme de bec soufflé, léger comme le papier d’un biscuit chinois dont la signification réelle se rapproche plutôt de «la vie, c’est rough, alors fais preuve de douceur envers toi-même». J’insiste pour le dire sincèrement, parce que je déteste ce qu’on a autrement fait de cette phrase. 


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