En mars 2018, j’ai réussi à convaincre Noah d’assister à une séance de thérapie de couple. Hébétés, lui et moi avons écouté une psychothérapeute nous parler d’icebergs pendant une heure. «Dans une relation qui bat de l’aile, on aperçoit parfois la plus petite partie du problème, alors que l’essentiel reste submergé.» Mais ça ne servait à rien de décrire notre glacier. Il avait déjà coulé.

Puis a débuté le tunnel des semaines, les jours qui s’enfilent et qu’on traverse péniblement, en quête de lumière. La nuit, incapable de dormir, je faisais l’autopsie de notre histoire en souhaitant pouvoir expliquer notre échec par un geste fatidique ou un mot en trop. Mon cadre de référence avait fondu, j’étais dépourvue de repères. Mais pourquoi y avoir cru? Mes histoires d’amour n’ont jamais duré longtemps. Noah et moi, on s’est aimés trois ans: un record personnel.