La culture du bannissement de la droite devrait nous effrayer
C’est désormais à des catégories sociales entières que s’attaque la droite. Mais nous avons encore le pouvoir de résister au délire psychotique qu’est devenu l’internet.
Bougons, «B.S.», pouilleux·ses. Qu’importe les surnoms disgracieux dont on les affuble, les hommes et les femmes en situation de pauvreté triment dur pour joindre les deux bouts, mais aussi pour préserver leur dignité. Et c’est encore plus difficile pour leurs enfants.
Mon père disait souvent qu’on n’était pas des p’tits pauvres. C’était sa façon de se comparer à pire que nous, je présume.
En mettant le mot p’tits devant pauvres, il voulait mettre l’accent sur les stéréotypes grotesques qui accompagnent souvent l’idée qu’on se fait de la pauvreté. L’ajout de p’tits, pour parler des pauvres, impliquait une existence marquée par la misère, la faim, la discorde, l’insalubrité, la violence et l’alcoolisme. Ça ne correspondait pas du tout à l’ambiance qui régnait chez nous, à la maison. Même que j’ai absolument tout adoré de la vie avec mes parent·e·s.
«Avez-vous déjà manqué de quelque chose?» qu’il nous martelait régulièrement. Je n’ai effectivement jamais eu le sentiment d’avoir manqué de quoi que ce soit. N’empêche, nous étions pauvres. Pas des «p’tits pauvres» comme l’entendait mon père, mais des pauvres, assurément. S’il était encore parmi nous aujourd’hui, il serait sans doute attristé de me voir partager ça avec un paquet d’inconnu·e·s. Je me suis d’ailleurs longtemps gardé d’aborder le sujet sur la tribune qu’on m’offrait jadis à La Presse parce que je le savais être un de mes lecteur·trice·s assidu·e·s.
Alors s’il pouvait me lire aujourd’hui, je lui écrirais ces quelques mots: je m’excuse, papa, je t’aime, t’as été un père magnifique, mais nous étions pauvres.
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