La culture du bannissement de la droite devrait nous effrayer
C’est désormais à des catégories sociales entières que s’attaque la droite. Mais nous avons encore le pouvoir de résister au délire psychotique qu’est devenu l’internet.
Tandis que le mouvement #MoiAussi tente timidement de se frayer un chemin vers la patinoire, Thomas Leblanc se questionne sur la culture du silence qui gangrène le milieu du hockey. L’omniprésence de ce sport dans nos médias a-t-elle contribué à créer un climat d’impunité face aux comportements des jeunes athlètes?
Publiée le 13 février, la chronique du journaliste de Radio-Canada Martin Leclerc sur les initiations dans le hockey junior, titrée «La torture, le viol et l’humiliation dans un aréna près de chez vous», a fait réagir le public, mais aussi la classe politique à Québec et à Ottawa. Si ce n’est pas déjà fait, je vous laisse lire ce texte qui glace le sang.
Agressions sexuelles et verbales, sévices physiques et abus à l’endroit de mineurs: les évènements relatés dans un document de cour se seraient échelonnés sur 35 ans, de 1979 à 2014.
Comment doit-on interpréter ces histoires qui éclatent au grand jour après des décennies de silence? Il ne faut pas uniquement observer ces gestes dans le vase clos des équipes ou même des ligues sportives. Je préfère prendre ici un peu de hauteur pour analyser la couverture du scandale et la prise de parole des hockeyeurs dans les médias. D’où le titre de cette chronique: de la représentation du jock—mot anglais qui désigne le plus souvent l’athlète alpha et performant d’une équipe sportive.
Hypocrisie et journalisme sportif
Mon désintérêt pour le sport professionnel est total. Je n’ai jamais regardé une partie de hockey complète à la télé, et encore moins assisté à un match au Centre Bell. Je n’ai aucune opinion sur le travail de Martin St-Louis ou de Kent Hughes. Et je ne pourrais même pas nommer quatre joueurs actuels du CH.
Mais comme observateur du monde des médias, j’ai été frappé de voir que le scandale des initiations a été étalé au grand jour à cause d’une procédure judiciaire. C’est surprenant parce que jusqu’ici, le mouvement #MoiAussi avait surtout été le fruit d’enquêtes journalistiques—pensons aux reportages de Ronan Farrow et d’Améli Pineda, plus près de chez nous. Si ces sordides histoires sont maintenant connues, ce n’est pas parce que d’anciens joueurs se sont confiés à des journalistes. Les hockeyeurs à l’origine du recours collectif ont préféré collaborer avec des avocats plutôt que de raconter leur histoire à la presse. D’ailleurs, dans son texte, Martin Leclerc cite abondamment la décision du juge, sans pouvoir compter sur de nouvelles sources.
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