Chronique

Pourquoi je n’achète aucun vêtement neuf

Murphy Cooper
Publié le :
L’expérience Verdun

Pourquoi je n’achète aucun vêtement neuf

Les friperies n’ont jamais été aussi cool qu’en ce moment, mais le recyclage de vêtements n’a rien de révolutionnaire. Dans les milieux défavorisés, on a toujours été «écoresponsables». À défaut de s’en voir offrir le choix.

La première fois que j’ai parlé de mon petit business de vêtements modifiés à la main à une personne en dehors de mon entourage, elle m’a demandé si je faisais ça pour la planète. J’ai eu envie de répondre, en maugréant, de me lâcher avec la planète. 

Évidemment que je tiens compte de l’urgence climatique dans chacune de mes initiatives. Ça va de soi. Seulement, ce n’est pas le moteur de mes projets. Je ne fais pas de l’environnement ma mission première comme ça semble être le cas de plusieurs nouvelles entreprises et artisan·e·s qui se sont lancé·e·s dans le vide et en affaires durant la pandémie. 

Cette approche écosensible qui pullule dernièrement sur les médias sociaux ne m’interpelle pas vraiment. On dirait que la volonté de réduire son impact environnemental est le dernier geste indispensable de la classe moyenne pour faciliter son ascension sociale. J’ai l’impression d’entendre ces gens se faire la morale. C’est inoffensif et ça demeure somme toute louable, mais ça ne me concerne pas. Faire montre de créativité afin de prolonger la durée de vie d’un objet n’est pour moi ni nouveau ni moderne, parce que j’ai grandi dans la précarité. Chez moi, on n’a jamais eu le luxe d’acheter du neuf. 


On dirait que la volonté de réduire son impact environnemental est le dernier geste indispensable de la classe moyenne pour faciliter son ascension sociale.


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