QI urbain

Gabrielle Immarigeon
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Urbanisme nouveau

QI urbain

Données ouvertes, hackathons, implantation de la maison Notman: la ville de Montréal a déjà bien amorcé son virage «intelligent». Québec, quant à elle, mise sur les nouvelles entreprises créatives et sur l’amélioration de ses services aux citoyens. Et elles ne sont pas les seules. Les initiatives pleuvent, de New York à Songdo. Portrait de la ville intelligente idéale.

Une ville intelligente ne se résume pas à la seule présence de réseaux sans fil ou d’applications pour téléphones mobiles. Ce concept à la mode, qui n’a jamais été clairement défini, repose aussi sur un développement économique durable misant sur une saine gestion des ressources naturelles, grâce à la participation et à l’engagement des citoyens, avec l’aide des nouvelles technologies et des données ouvertes. Voici les grandes caractéristiques de la ville intelligente.



Ouverte

Transparente et accessible, la ville intelligente rend ses données disponibles à tous, en format ouvert. En Colombie-Britannique, par exemple, l’organisme Open511 publie des données sur les travaux routiers.


Coopérative

La ville intelligente doit offrir une plateforme participative. Les citoyens sont invités à s’impliquer activement dans la résolution de problèmes, grâce à des techniques de crowdsourcing, entre autres. À New York, le site Change by Us permet à la population de proposer des projets d’amélioration urbaine à un groupe de leadeurs municipaux.


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Géolocalisée

Les technologies de géolocalisation en temps réel occupent une place de choix dans la ville intelligente, surtout pour faciliter l’accès aux transports collectifs. Le système de localisation NextBus est utilisé dans plusieurs grandes villes comme San Francisco, Boston et Toronto, afin d’informer les usagers de la position géographique de l’autobus ou du train qu’ils attendent.


Écoénergétique

La ville intelligente renforce l’efficacité énergétique, que ce soit en développant l’éclairage public à faible consommation ou en mettant en place des systèmes de production locale d’énergie. Stockholm utilise ainsi la chaleur corporelle des 250 000 personnes qui passent chaque jour par sa station centrale pour chauffer des bâtiments environnants. La gestion saine des déchets favorise également l’amélioration de l’efficacité énergétique: à Vienne, en Autriche, 32% du chauffage est généré par l’incinération des poubelles.


Reliée

La mise en place d’un réseau de capteurs sans fil est l’une des caractéristiques les plus avancées de la ville intelligente. Cette technologie spécifique permet de mesurer plusieurs paramètres différents en temps réel. La ville de Songdo, en Corée du Sud, a implanté des capteurs le long des routes et des édifices afin d’évaluer et d’ajuster la consommation d’énergie. Quant à elle, la future ville expérimentale de PlanIT Valley, au Portugal (150 000 habitants), utilisera des capteurs dans le but de synchroniser les feux de circulation et d’améliorer la gestion du stationnement.


Gabrielle Immarigeon travaille pour l’agence de valorisation urbaine Convercité, où elle a développé une expertise en consultation citoyenne et en participation publique. Elle s’intéresse à la place de l’individu dans la mise en œuvre et la conception de projets urbains, ainsi qu’à la création de quartiers écoculturels.

«Ville la plus intelligente», titre convoité par Montréal

En mars 2014, le Bureau de la ville intelligente et numérique voit le jour et annonce son ambition de faire de Montréal la ville la plus intel-ligente au monde d’ici 2017. Si la métropole québécoise se démarque déjà, elle devra tout de même rivaliser avec Toronto, New York et Lyon, notamment. C’est cependant loin d’être irréaliste, selon Harout Chitilian, responsable du projet à la Ville de Montréal. Cette dernière a déjà amorcé son virage en ouvrant ses données à tous, mais aussi en développant la nouvelle maison Notman, centre de la technologie et du web, incubateur pour les jeunes talents. La Ville a également organisé plusieurs hackathons afin d’impliquer les citoyens dans l’amélioration du système de santé et des opérations de déneigement, entre autres. Au cours des prochaines années, le Bureau de la ville intelligente et numérique compte synchroniser les services publics—procéder au nettoyage des rues juste après la collecte des déchets, par exemple—et établir des liens avec les établissements d’enseignement montréalais en vue de transformer la ville en laboratoire d’innovation. M. Chitilian estime que l’adhésion de la fonction publique reste le plus gros obstacle à franchir: si les 27 000 fonctionnaires municipaux souscrivent au projet, ce sera un succès garanti. Il reste déterminé: «Je vais solliciter ces gens, je vais les inviter à participer aux -évènements, je vais convaincre les leadeurs d’opinion. Ça va créer un momentum, j’en suis certain.»

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