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Remettre l’innovation au service des humain·e·s

Le projet P.ART.KING, d’Alizé Honen-Delmar
Le projet P.ART.KING, d’Alizé Honen-Delmar
Photo: Marie Labbé
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Présenté par
La Société du Quartier de l'innovation de Montréal

Remettre l’innovation au service des humain·e·s

À Montréal, depuis plus de sept ans maintenant, le Quartier de l’innovation combine les savoirs pour améliorer la qualité de vie des habitant·e·s au moyen d’expérimentations urbaines.

Une trame sonore activée par le déplacement des piéton·ne·s; des ateliers de théâtre qui aident les enfants allophones à parfaire leur maitrise du français; des murales grand format sur les façades de stationnements intérieurs; un miroir intelligent à l’attention des enfants atteint·e·s de déficience intellectuelle... Le point commun entre les items disparates de cette liste? Ces projets pilotes sont au service des citoyen·ne·s. Et ils sont nés dans le cerveau d’artistes, de concepteur·trice·s ou de chercheur·euse·s propulsé·e·s par le Quartier de l’innovation de Montréal (Qimtl).  

Grâce à une collaboration étroite entre le milieu universitaire, le monde des affaires et des citoyen·ne·s, le Qimtl met en place des expérimentations technologiques, artistiques et sociales dans un quadrilatère de 3,5 kilomètres carrés en plein cœur de Montréal, aux limites de Griffintown et de la Petite-Bourgogne, et parfois même hors de ces secteurs. Manière pour la métropole québécoise de s’agréger à la constellation des villes internationales qui placent l’innovation au cœur du développement de l’économie, de la société et des arts. 

«On croit beaucoup à l’expérimentation et à la collaboration, soutient France Leclerc, directrice générale adjointe du Qimtl. Mettre en lien des chercheurs, des gens d’affaires et des citoyens revient à sortir du système de silos et à se servir de l’interaction pour créer des retombées positives sur la société.» Au centre de cette démarche, un principe fondamental: l’innovation ouverte s’appuie sur la collaboration plutôt que sur la compétition.


L’innovation en réseau

Si la convergence entre des entités apparemment sans affinités naturelles est aujourd’hui plus répandue, ce n’était pas le cas en 2013, quand le Qimtl a vu le jour. Il restait à la concrétiser dans des projets pilotes. 

C’est ce à quoi s’affairent entre autres les divers ateliers proposés par le Qimtl, qui peuvent intervenir à l’une ou l’autre des étapes d’un projet, ou encore l’accompagner de A à Z. Les rencontres Qi_Citoyen invitent d’abord les citoyen·ne·s à exprimer leurs besoins par rapport à certains thèmes; les réunions Qi_Réflexion sont des ateliers d’idéation en groupe qui permettent de générer un volume d’idées créatives concernant un besoin ou une problématique; les rendez-vous Qi_Connexion, eux, facilitent le maillage entre entrepreneur·euse·s, artistes et universitaires—«c’est ici que se passe le pitch d’idées pouvant répondre à des besoins d’affaires, c’est l’occasion d’être mis en relation avec des clients potentiels», résume Mme Leclerc.


  • L’installation sonore De Passage Photo: Marie Labbé

De l’art au coin de la rue 

Un exemple de maillage réussi: le projet P.ART.KING, d’Alizé Honen-Delmar, s’est mérité le prix du public lors de l’évènement Qi_Connexion à l’automne 2020, dont le mandat consistait à trouver des initiatives pour redynamiser le centre-ville de Montréal. À l’invitation du Quartier de l’innovation et de Montréal centre-ville, l’entreprise immobilière Ivanhoé Cambridge a ainsi mis ses stationnements de la Place Ville-Marie, de la Place Montréal Trust et du 1000 de la Gauchetière à la disposition du projet de murales réalisées par des artistes locaux·ales en partenariat avec le Festival Mural. Prochain sur la liste: le Centre Eaton. «Mon idée est de transformer ces espaces mal aimés en lieux de vie», résume Alizé Honen-Delmar.

Cette intrusion artistique dans l’espace public veut replacer les citoyen·ne·s dans un rapport contemplatif avec le monde qui les entoure.

Un mélange entre technologie et art sonore

La contemplation est également au cœur de l’installation sonore éphémère De Passage, développée avec l’aide du labvi, le laboratoire technologique terrain du Qimtl soutenu par Vidéotron. Le duo créatif formé par Jonathan Bélisle et Léah Snider, respectivement développeur d’applications et chercheuse en éducation artistique, et fondateur·trice·s du collectif Stories of a Near Future, est derrière le projet. L’été dernier, sur le site historique de Parcs Canada au canal de Lachine, près de l’écluse Saint-Gabriel, un système discret de capteurs numériques composait une trame sonore générée par les mouvements des marcheur·euse·s et des cyclistes. Ces sons racontant le passé industriel du canal et la présence apaisante de la nature provoquaient la surprise et incitaient les passant·e·s à ralentir pour mieux s’immerger. 

Ce dispositif était une invitation à la lenteur, dans un contexte où la technologie impose à tout le monde un rythme sans cesse plus rapide. «C’est aussi une façon de restaurer le dialogue entre l’humain et la machine en détournant des caméras de surveillance, utilisées habituellement pour le commerce ou la sécurité publique, en processus artistique», explique Jonathan Bélisle. De Passage est aussi, plus largement, un réquisitoire pour amener l’humain à s’extraire de sa soumission face à la technologie et à reprendre le contrôle.


  • Les ateliers de francisation menés par Flavie Choinière Photo: Julie Bourgoin

Au service de l’inclusion sociale 

Certains projets sont aussi ancrés spécifiquement dans la réalité sociale du quartier Petite-Bourgogne, marqué par une grande diversité ethnoculturelle. Le Qimtl a, par exemple, mis en relation le Comité d’éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri et l’autrice Flavie Choinière, diplômée en création littéraire et en études cinématographiques à l’UQAM et à l’Université de Montréal, pour mettre en place des ateliers de francisation ludiques gratuits à l’attention des enfants allophones du quartier. 

«Autour de mimes et de jeux de rôle, les enfants étaient invités à interpréter leurs émotions et leurs ressentis», explique Flavie Choinière. Après trois mois d’ateliers hebdomadaires estivaux, le résultat a excédé le simple apprentissage du français. «Au fil des ateliers, j’ai observé chez certains une évolution visible, explique Flavie Choinière. Par exemple, l’un d’eux était très en retrait au début puis, durant la dernière semaine, c’est lui qui aidait les plus jeunes à participer aux jeux.»

L’inclusion est également au cœur du projet Hilo Smart Mirror, un miroir 2.0 qui combine sa fonction première avec celle d’une tablette intelligente grâce à une innovation technologique mise au point par son jeune fondateur, Zack Elorfi. À la suite d’un appel à solutions à impact social lancé par le labvi et la Fondation Les Petits Rois lors d’un évènement Qi_Connexion, ce dernier a été sélectionné pour son projet destiné aux jeunes atteint·e·s de déficience intellectuelle et de troubles du spectre de l’autisme. Installé dans la salle de bain, le miroir intelligent assiste ses utilisateur·trice·s dans l’exécution de leur toilette quotidienne et, ainsi, les aide à gagner de l’autonomie. 

Le miroir fait partie des technologies qui seront intégrées à la première maison d’hébergement «intelligente» du Canada, qui devrait voir le jour en mars 2022 à Montréal et accueillir des jeunes atteint·e·s de déficience intellectuelle. Il contribuera à décharger les intervenant·e·s de certaines tâches répétitives afin de leur donner davantage de temps pour organiser d’autres activités. «La technologie doit compléter l’intervention humaine, pas la remplacer», insiste Zack Elorfi. 

Une autre illustration de ce que l’innovation peut apporter lorsqu’elle est au service de l’humain, et non l’inverse.


La Société du Quartier de l’innovation de Montréal est un organisme à but non lucratif (OBNL) créé en 2013, dont la mission est de cultiver un écosystème d’innovation unique au cœur de Montréal et favoriser la collaboration et l’expérimentation entre les milieux académique, entrepreneurial et citoyen dans le but de créer des retombées positives pour la société.


Ce contenu, réalisé par le Studio A10 dans le respect de ses lignes directrices, a été commandité par La Société du Quartier de l’innovation à Montréal.

Pour consulter les autres articles collaboratifs: atelier10.ca/nouveauprojet/type/partenaire

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