Les voici, mes enfants
Les questions toutes simples appellent parfois des réponses d’une complexité insoupçonnée. Dans son tout premier livre, Christa Couture raconte la perte et ce qui peut encore exister dans son sillage.
Jadis un pôle important du reggae, le quartier informel torontois tombe peu à peu en désuétude sous les assauts répétés des stratégies d’aménagement urbain de la municipalité.
Traduction Laurence Gough
L’héritage afro-caribéen de Toronto. Leroy Brown, Drake et les labels reggae. L’aménagement urbain et le déplacement des populations noires. L’Eglinton Crosstown de Metrolinx et le Cross-Bronx Expressway de Robert Moses. La nécessité de célébrer l’histoire des communautés culturelles pour assurer leur survie.
Quand j’ai emménagé à Toronto il y a cinq ans, j’ai été émerveillé par ses nombreux quartiers dynamiques, chacun avec son histoire bien définie. Je joggais à travers la ville et j’apercevais des éclats du rêve cosmopolite qui était fièrement mis en avant comme la plus grande force de la métropole. Un jour, alors que je cherchais un barbier capable de couper les cheveux noirs mais où il n’y aurait pas une file énorme comme devant les salons du centre-ville, je me suis aventuré chez Barbers of Eglinton—beaucoup plus au nord que je ne l’avais été dans la ville jusque-là. Du dancehall jaillissait d’une petite radio, entre les publicités de soirées dans les clubs. Au mur, il y avait une annonce d’apparence antique pour un truc qui avait rapport avec la NBA, où figuraient des silhouettes grandeur nature, en carton défraichi, de joueurs de basketball à la retraite depuis longtemps. J’ai remarqué une pub de Digicel pour des cartes d’appel qui vous permettent de téléphoner à vos proches dans les iles. Mon barbier a utilisé une éponge en mousse avec des trous dedans pour me faire des boucles. Je lui en ai acheté une pour l’utiliser à la maison.
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