Les voici, mes enfants

Christa Couture
Andrew Wulf
Publié le :
Écrits du Canada anglais

Les voici, mes enfants

Les questions toutes simples appellent parfois des réponses d’une complexité insoupçonnée. Dans son tout premier livre, Christa Couture raconte la perte et ce qui peut encore exister dans son sillage.

Considéré dans ce texte

Rester parent malgré la mort de ses enfants. Les vérités de circonstance. La mémoire du corps. La diversité des interactions humaines et la tolérance au drame. La compassion comme apprentissage de la souffrance.

Une sage femme m’a dit un jour qu’avant d’avoir donné la vie, l’orifice externe du col de l’utérus ressemble à un point. Au premier accouchement vaginal, il prend pour toujours la forme d’une fente. J’étais ravie d’apprendre que le corps garde en lui, à jamais, cette trace discrète, cette preuve indélébile du passage de l’enfant. Je ne savais pas encore que la grossesse et la naissance laisseraient sur moi d’autres empreintes bien plus apparentes—un ventre marbré de vergetures, courtepointe de sillons enchevêtrés; un nombril saillant; des seins moins opulents après l’allaitement. Je ne savais pas encore qu’un jour, je chérirais ces marques, qu’elles me deviendraient nécessaires.

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