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Six cinéastes qui font bouger les choses

Photo: «Sucré seize», par Alexa-Jeanne Dubé
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FESTIVAL CINEMANIA

Six cinéastes qui font bouger les choses

La 29e édition du FESTIVAL CINEMANIA se tiendra à Montréal du 1er au 12 novembre prochain. Une occasion d’élargir ses horizons, grâce au travail de réalisateur·trice·s qui impressionnent par la modernité de leur propos. 

En plus d’un accent mis sur la Suisse (pays à l’honneur cette année), ce sont près de 100 films provenant des quatre coins de la francophonie qui seront projetés au Cinéma Impérial, au Cinéma du Musée, au Cinéma Moderne, au Cinéma du Parc, au Studio-Cabaret de l’Espace St-Denis ainsi qu’à la Cinémathèque québécoise. Une foisonnante programmation, susceptible de plaire tant au grand public qu’aux cinéphiles les plus averti·e·s.

Voici six cinéastes dont les derniers films se détachent du lot; leurs voix traitent librement de sujets de société brulants d’actualité ou construisent avec singularité un nouveau langage cinématographique. La majorité de ces artistes seront d’ailleurs présent·e·s pour accompagner les premières de leurs films au FESTIVAL CINEMANIA.



Robin Aubert 

Nous avions eu très peu de nouvelles du cinéaste et comédien Robin Aubert depuis Les affamés. La pandémie de Covid-19 explique à plus d’un niveau ce silence, car elle sert de toile de fond à son nouveau film, Tu ne sauras jamais, une œuvre déconcertante qui revient avec une grande sensibilité sur la question du traitement des personnes âgées durant le confinement. 

Il s’agit d’un film d’un seul personnage, Paul Vincent (Martin Naud, poignant), vieil homme charmeur «séquestré» dans une résidence du troisième âge. Dans l’impossibilité de voir sa compagne, installée sur un autre étage de l’établissement, il supporte du mieux qu’il peut un quotidien réglé par les visites de médecins et d’infirmier·ière·s dépassé·e·s par les évènements. 

Aubert, qui a coécrit le scénario du film avec la cinéaste Julie Roy, explore la portée du confinement chez les plus vulnérables à l’aide d’un travail de mise en scène rigoureux, tributaire d’une tradition du cinéma de la contemplation. Imprévisible (cette finale!) et d’une grande justesse émotionnelle.



Kim Chapiron

Coécrit avec Ladj Ly, qui a réalisé Les misérables en 2019, Le jeune imam de Kim Chapiron pose le problème de la modernisation de la pratique religieuse à une époque où les réseaux sociaux sont devenus les principaux vecteurs de nos interactions quotidiennes. Est-ce qu’un imam bienveillant (Abdulah Sissoko) peut résister à l’attrait d’une popularité instantanée en ligne? Surtout si cette attention lui permet de faire concrètement le bien autour de lui? 

Sissoko, dont il s’agit du premier grand rôle au cinéma, livre une prestation tout en nuances, d’une humanité profonde et complexe. Ce regard neuf sur une communauté religieuse marginalisée à tort relève de la fable universelle.



Alexa-Jeanne Dubé

Sucré seize d’Alexa-Jeanne Dubé s’inscrit en parfaite continuité avec les derniers courts métrages de la cinéaste, soit Scopique, SDR et Joutel, où les envolées formelles étaient toujours justifiées par une réflexion sur la condition humaine à l’ère des nouvelles technologies et de l’hyperconnectivité.

En une série de magnifiques tableaux filmés en nature, huit jeunes femmes de 16 ans vont s’exprimer tour à tour au sujet de l’amour et du désir, de l’amitié et du rapport qu’elles entretiennent vis-à-vis de leur image. Les monologues sont livrés à fleur de peau, et l’intelligence qui les traverse trace en filigrane le portrait de toute une génération qui se cherche dans un monde en plein changement. 

Adapté de la pièce de théâtre éponyme de Suzie Bastien, disparue trop tôt en 2021, Sucré seize risque de provoquer des discussions passionnées. Souhaitons que celles-ci se fassent entre générations, car ici ce sont les adultes qui ont le plus à apprendre de ces jeunes femmes solaires.



Xavier Legrand

En 2017, son premier film, Jusqu’à la garde, a surpris tout le monde. Six ans après avoir remporté le Lion d’argent de la mise en scène à Venise et quatre Césars, dont celui du meilleur film, il nous revient avec Le successeur, un deuxième long-métrage coproduit et en partie tourné au Québec. 

Marc-André Grondin y interprète Ellias Barnes, 30 ans, directeur artistique d’une entreprise de haute couture, qui revient à Montréal après la mort subite de son père. Sous ses allures de drame conventionnel, Le successeur flirte avec le thriller et le film de genre, provoquant un sentiment d’étouffement et de malaise grandissant. À noter que la majeure partie de la distribution est québécoise et comprend Yves Jacques, Anne-Élisabeth Bossé, Louis Champagne et Vincent Leclerc.



Henri Pardo

Pour créer le canevas de Kanaval, récit chaleureux et humaniste présenté en première québécoise au FESTIVAL CINEMANIA, Henri Pardo (le documentaire Cher Jackie) a puisé dans ses souvenirs d’enfance. 

Nous sommes dans les années 1970. Rico (Rayan Dieudonné) est un jeune garçon contraint de quitter Haïti pour la région québécoise, où il ne connait personne. Sa présence va créer des remous dans le petit village où il ira, mais le soutien d’un sympathique habitant (Martin Dubreuil) et de sa conjointe (Claire Jacques) lui permettra tout de même de s’épanouir. 

S’inscrivant dans la longue tradition du réalisme magique, Kanaval offre une variation bienvenue au récit d’apprentissage que nous avons vu à maintes reprises dans le cinéma québécois des dernières années. 



Katell Quillévéré

Avec Le temps d’aimer, la réalisatrice de Suzanne et Réparer les vivants propose une œuvre dense et riche, qui suit sur une trentaine d’années une relation amoureuse intense.

Anaïs Demoustier et Vincent Lacoste y interprètent Madeleine et François, que tout sépare, mais qui persisteront à entretenir une relation tour à tour confortable et houleuse.

À l’aide d’une mise en scène élégante, Quillévéré traite à la fois de la stigmatisation liée à l’homosexualité et de la question du legs familial sur une période ceinturée par la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le début de la guerre du Vietnam. 

Mais rien n’est poussiéreux dans ce film qui a été présenté à Cannes et sacré plus tôt cette année au festival du Film francophone d’Angoulême; au contraire, l’approche est dynamique, en plus d’être portée vers l’avenir.


FESTIVAL CINEMANIA est aujourd’hui considéré comme le plus important festival de films francophones en Amérique du Nord, et le plus ancien de sa catégorie. Fondé en 1995, il réunit chaque année en novembre une sélection éclectique de longs-métrages de fiction, mais aussi des documentaires et des courts-métrages. 


Texte commandé par le FESTIVAL CINEMANIA et réalisé par le Studio A10 dans le respect de ses lignes directrices.

Pour consulter les autres articles collaboratifs: atelier10.ca/nouveauprojet/type/partenaire

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