La merdification est encore pire que nous le pensions
Dans son nouvel ouvrage, Cory Doctorow étaye ses thèses sur la «merdification» de l’internet. Il en ressort un portrait révoltant de pratiques qui affectent aussi le monde réel.

La montée en puissance de l’extrême droite en Europe est-elle le fait de leaders habiles ou le reflet fidèle des valeurs de l’électorat?
À l’été 2024, les Jeux olympiques de Paris ont bien failli être inaugurés par Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national au poste de premier ministre. Préparée depuis des mois, la cérémonie d’ouverture a rendu hommage à une France métissée et tolérante, cosmopolite et provocatrice. L’ironie n’aurait échappé à personne.
Même si le poulain de Marine Le Pen a raté la marche aux élections législatives qui se sont déroulées deux semaines avant les olympiades, l’extrême droite risque fort de finir par gagner en France. Comme elle a gagné en Italie, en Slovaquie et en Hongrie, où elle est au gouvernement; aux Pays-Bas, où elle partage le pouvoir; en Autriche et en Pologne, où elle est la première force politique en importance. Le cordon sanitaire qui, depuis les années 1980, gardait l’extrême droite à distance des gouvernements en Europe ne tient plus.
Qui se souvient, il y a 25 ans, du «nouveau centre» en Allemagne, de la «gauche plurielle» en France? La social-démocratie moderne était au pouvoir à Paris, Berlin, Rome, Londres, Bruxelles, Amsterdam, Stockholm… Ces capitales progressistes tomberont-elles les unes après les autres sous la coupe d’une extrême droite qui se veut tout aussi «moderne»?
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Dans son nouvel ouvrage, Cory Doctorow étaye ses thèses sur la «merdification» de l’internet. Il en ressort un portrait révoltant de pratiques qui affectent aussi le monde réel.

Alors que s’amorce la nouvelle année, une réflexion sur nos visions du futur: et si, loin d’être neutres ou inédites, elles étaient des héritages du passé qui orientent nos choix collectifs et limitent notre capacité à imaginer d’autres possibles?

À garder en tête en 2026: le geste créatif, disponible en chacun·e de nous, a peut-être la capacité de nous offrir cet espace de paix que nous cherchons ailleurs, et de nous aider à guérir.

Quand le bruit empiète sur la preuve, il devient crucial de se pencher sur les procédés qui permettent aux chiffres fabriqués, aux raisonnements bancals et aux digressions hors propos de ne plus susciter l’étonnement. Se dessine un paysage troublant: celui d’une époque où le mensonge constitue la toile de fond de nombreux débats.