Chronique d’une victoire annoncée

Frédéric Mérand
Illustration: Jean-François Proulx
Publié le :
Essai

Chronique d’une victoire annoncée

La montée en puissance de l’extrême droite en Europe est-elle le fait de leaders habiles ou le reflet fidèle des valeurs de l’électorat?

À l’été 2024, les Jeux olympiques de Paris ont bien failli être inaugurés par Jordan Bardella, le candidat du Rassemblement national au poste de premier ministre. Préparée depuis des mois, la cérémonie d’ouverture a rendu hommage à une France métissée et tolérante, cosmopolite et provocatrice. L’ironie n’aurait échappé à personne.

Même si le poulain de Marine Le Pen a raté la marche aux élections législatives qui se sont déroulées deux semaines avant les olympiades, l’extrême droite risque fort de finir par gagner en France. Comme elle a gagné en Italie, en Slovaquie et en Hongrie, où elle est au gouvernement; aux Pays-Bas, où elle partage le pouvoir; en Autriche et en Pologne, où elle est la première force politique en importance. Le cordon sanitaire qui, depuis les années 1980, gardait l’extrême droite à distance des gouvernements en Europe ne tient plus.

Qui se souvient, il y a 25 ans, du «nouveau centre» en Allemagne, de la «gauche plurielle» en France? La social-démocratie moderne était au pouvoir à Paris, Berlin, Rome, Londres, Bruxelles, Amsterdam, Stockholm… Ces capitales progressistes tomberont-elles les unes après les autres sous la coupe d’une extrême droite qui se veut tout aussi «moderne»?


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