Le poids du méthane
Dans notre lutte contre les gaz à effet de serre, à quoi devrions-nous nous attaquer en premier: le méthane ou le dioxyde de carbone?
Le Québec et la Norvège ont tous deux d’importantes ressources hydroélectriques, et tous deux ont choisi de confier une part considérable de leur production d’électricité à une société d’état. Comment se compare la contribution à l’État de ces deux entreprises?
La société norvégienne Statkraft remet beaucoup plus d'argent à l’État qu’Hydro--Québec. Quatre-vingt-sept pour cent de plus, pour être exact: 3,4¢ par kilowattheure (kWh) produit, contre seulement 1,8¢ pour Hydro-Québec. Cela malgré une production trois fois inférieure et en ne comptant que sur le produit (contrairement à Hydro-Québec, qui fait aussi des profits sur ses activités de transport et de distribution d’électricité). Si Hydro-Québec adoptait les -pratiques de Statkraft, ce n’est pas 3 milliards de dollars qu’elle aurait versés en 2011 au gouvernement québécois, mais 5,7 milliards!
Comment expliquer cette différence? Les Norvégiens, malgré un climat similaire à celui du Québec, un chauffage électrique aussi répandu et un revenu personnel plus élevé, consomment moins d’énergie que les Québécois. Mais ils payent plus cher pour chaque kWh d’électricité: presque 2,5 fois plus.
La Norvège est un pays plus égalitaire que le Québec: son coefficient de GINI, mesurant l’inégalité, est de 26, contre 36 pour le Québec (et 41 pour les États-Unis). Il est donc possible d’envisager une société qui consomme moins d’énergie, profite plus de ses ressources naturelles et réduit les inégalités. Le gouvernement québécois saura-t-il être assez courageux, créatif et crédible pour faire accepter une réforme tarifaire qui augmenterait à la fois le prix de l’électricité et le bien-être de tous les Québécois?
Pierre-Olivier Pineau est professeur agrégé à HEC Montréal. Ses intérêts portent sur les politiques énergétiques. Il croit que le marché peut être compatible avec l’équité sociale et les considérations environnementales... mais que d’énormes progrès restent à faire.
Dans notre lutte contre les gaz à effet de serre, à quoi devrions-nous nous attaquer en premier: le méthane ou le dioxyde de carbone?
Bien que les surplus hydroélectriques s’accumulent, la perspective d’intégrer l’énergie solaire à la production d’Hydro-Québec refait régulièrement surface. Serait-ce une bonne idée ?
En 2020, il sera interdit d’enfouir des matières organiques au Québec. Or, d’énormes progrès restent à faire en ce qui concerne la gestion quotidienne des déchets. Les Québécois sont-ils vraiment prêts pour le bac brun?
D’un côté, les politiques gouvernementales incitent les éleveurs de porcs à intensifier leur production. De l’autre, les ministères de l’Environnement provincial et fédéral déplorent la pollution induite par cette surproduction porcine. Portrait d’une situation paradoxale.