L’aide à l’énergie solaire: une priorité?
Bien que les surplus hydroélectriques s’accumulent, la perspective d’intégrer l’énergie solaire à la production d’Hydro-Québec refait régulièrement surface. Serait-ce une bonne idée ?
Dans notre lutte contre les gaz à effet de serre, à quoi devrions-nous nous attaquer en premier: le méthane ou le dioxyde de carbone?
Le méthane est un problème de poids qui inquiète les experts du climat et les pousse à revoir à la hausse l’impact de ce gaz à effet de serre. Certains estiment même qu’il faudrait le prioriser au co2 dans la lutte contre le réchauffement planétaire.
Les deux principales sources d’émission de méthane dans le monde sont la production d’hydrocarbures et la «fermentation entérique»—soit la -digestion des ruminants, particulièrement celle des vaches. Vient ensuite la décomposition des déchets organiques dans les dépotoirs.
Les scientifiques ont longtemps pensé que ce gaz avait un potentiel d’effet de serre 21 fois plus élevé que le co2 sur une période de 100 ans. Mais en 2007, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (giec) a haussé ce coefficient à 25. La modification, entrée en vigueur en 2014, a affecté toute la comptabilité des gaz à effet de serre. Les 390 000 tonnes de méthane émises au Québec en 2012 représentaient jusqu’alors l’équivalent de 8,2 millions de tonnes de co2. Du jour au lendemain, la même quantité correspondait plutôt à 9,7 millions de tonnes. Une détérioration de 2% du -bilan québécois, sans que la moindre molécule de gaz supplémentaire n’ait été émise dans l’atmosphère.
Et ce n’est qu’un début. En 2013, le GIEC a de nouveau augmenté le coef-ficient du méthane, le situant cette fois entre 28 et 34. La date d’application n’a pas encore été annoncée, mais il est inutile d’attendre cette formalité pour réduire nos émissions de méthane.
Composter, diminuer la consommation de produits bovins et laitiers, et resserrer le contrôle des fuites dans le secteur du pétrole et du gaz naturel font partie des solutions.
Agir est d’autant plus urgent que la vie atmosphérique du méthane est courte. Il se désintègre après 12 ans, mais son impact est mesuré sur une période de 100 ans pour le comparer au co2. Sur un horizon de 20 ans, son potentiel de réchauffement s’avère donc près de 85 fois plus élevé que -celui du co2. À court terme, réduire nos émissions de méthane plutôt que de co2 est donc beaucoup plus payant d’un point de vue climatique.
Pierre-Olivier Pineau est titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie à hec Montréal. Même si le gaz naturel se compose de 95% de méthane, il croit que cette source d’énergie a un rôle significatif à jouer dans notre transition énergétique.
Bien que les surplus hydroélectriques s’accumulent, la perspective d’intégrer l’énergie solaire à la production d’Hydro-Québec refait régulièrement surface. Serait-ce une bonne idée ?
En 2020, il sera interdit d’enfouir des matières organiques au Québec. Or, d’énormes progrès restent à faire en ce qui concerne la gestion quotidienne des déchets. Les Québécois sont-ils vraiment prêts pour le bac brun?
D’un côté, les politiques gouvernementales incitent les éleveurs de porcs à intensifier leur production. De l’autre, les ministères de l’Environnement provincial et fédéral déplorent la pollution induite par cette surproduction porcine. Portrait d’une situation paradoxale.