Il faut qu’on parle de la santé mentale des étudiant·e·s aux cycles supérieurs

Samuel Dinel
Photo: Marie Jolicoeur
Publié le :
Idées

Il faut qu’on parle de la santé mentale des étudiant·e·s aux cycles supérieurs

À quoi sert un mémoire de maitrise qu’à peu près personne ne lira, sur un sujet si niché qu’il ne ralliera qu’une poignée de collègues du même domaine? L’étudiant-chercheur Samuel Dinel se questionne sur la valeur même de ses efforts étalés sur trois ans. 

D’abord, permettez-moi de m’excuser pour la présentation que je vais faire dans les minutes qui viennent. Ce sera sans doute l’exposé le plus hétéroclite de ma carrière universitaire.

Le thème du colloque est «Le monde moderne peut-il être sauvé?» Ma réponse est floue et mince. Vous voyez, je souffrirais d’un assez puissant syndrome de l’imposteur . à essayer de répondre à une question aussi immense et importante. Mon sujet étant plus pointu, disons.

Donc, pour essayer de réduire la portée du problème et me concentrer sur mon expertise, je déplace le sujet, j’abaisse la barre, fier représentant de l’axe travail du Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES), je prononce la question suivante «Le travail moderne peut-il être sauvé?» Voilà! C’est beaucoup plus accessible, bravo Samuel.

Sauf que mon mémoire ne vise absolument pas ce sujet non plus. Il ne vise pas à sauver le travail; juste à mieux le comprendre, et encore, mon regard porte uniquement sur un champ hyperspécifique et restreint de l’univers parfois flou des relations industrielles. Alors, ultimement, est-ce que je suis qualifié pour répondre à cette question même simplifiée? Absolument pas.

Mais peut-être que je pourrais, grâce à cette longue introduction, vous intéresser à mon mémoire. Peut-être que je pourrais, grâce à ce sujet amené truffé de détours, générer une petite étincelle dans vos yeux. Peut-être que mon sujet de recherche susciterait chez vous, personnes curieuses et intéressées, une petite salivation intellectuelle.

Est-ce que, collectivement, on va s’intéresser à ce sur quoi j’ai travaillé pendant trois ans? 

Abonnez-vous!

Activez dès maintenant votre abonnement à Nouveau Projet pour lire le reste de ce texte. Du contenu original et de grande qualité, des privilèges exclusifs, et bien plus encore.

Voir les forfaits

Continuez sur ce sujet

  • Art de vivre

    Comment l’hypnose peut servir les acteurs et les actrices

    Une interprète et chercheuse en théâtre se penche sur les bienfaits de l’hypnose, dans une démarche ancrée dans la recherche universitaire et résolument bien loin de celle d’un certain Messmer.

  • Société

    Au pied d’un monument contesté

    Il donne son nom à un jour férié et à une municipalité de l’agglomération de Montréal, mais que sait-on véritablement sur Dollard des Ormeaux? Dans son essai paru aux éditions du Boréal, l’historien Patrice Groulx déboulonne le mythe de ce personnage historique, un martyr pour plusieurs, qui a longtemps été vénéré au Québec.

  • Société

    Ce qui menace réellement notre cohésion

    Nommez un pays ou une province, accolez-y la formulation «plus divisé que jamais» et vous obtiendrez l’un des titres en vogue dans les grands quotidiens québécois. À l’heure où la polarisation inquiète, la classe médiatique attaque-t-elle la mauvaise cible en parlant de clivage gauche-droite?

  • Famille de Jean-Baptiste Hervieux à Pessamit, 1942
    Société

    Tant que l’eau nous submergera

    Près de sept décennies après l’inauguration des centrales Bersimis-1 et Bersimis-2, Hydro-Québec a signé une «entente historique» avec la cheffe de Pessamit, Marielle Vachon. Un exemple concret de réconciliation?

Atelier 10 dans votre boite courriel
S'abonner à nos infolettres