L’empire de l’éphémère

Marie-Sophie Banville
Illustration: Jeff Kulak
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Commentaire

L’empire de l’éphémère

L’urbanisme tactique appelle à la subversion et à la réappropriation de l’espace urbain. Mais ces initiatives sont-elles à la hauteur de leurs ambitions? La joie de prendre un verre les pieds dans le sable, sur un ancien dépôt à neige, ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux valeurs qui sous-tendent cette tendance mondiale.

Considéré dans ce texte

Les arbres ornés de laine. La ville néolibérale et l’esthétique du recyclage. La classe créative et Richard Florida (toujours lui). Les angles morts de nos bonnes intentions. Le plaisir de siroter un mimosa sur un banc en bois de palette.

L’urbain averti a certainement, au cours des dernières années, expérimenté une forme d’urbanisme ou d’architecture «tactique». Il a bu une bière dans un conteneur maritime, s’est assis sur un siège en bois de palette, a cadenassé son vélo à un arbre orné de laine. Pour les usagers, ces espaces sont des générateurs de joie urbaine et, parfois, des endroits d’échanges et de rencontres. Pour les producteurs—architectes, designers et urbanistes—, ils sont des laboratoires permettant de tester de nouvelles idées et de révéler de nouveaux territoires sans la lourdeur administrative qui accompagne les grands projets urbains.

«Tactique», «éphémère», «do-it-yourself», «insurgent», ou «urbanisme de guérilla»: sous un nom ou sous un autre, le mouvement fait tache d’huile en Occident. À New York, l’installation temporaire de 376 chaises longues en plein milieu de Times Square, en 2009—pour montrer la viabilité d’une place piétonne aujourd’hui devenue réalité—est probablement l’initiative la plus célébrée. À Montréal, on dénombre au moins une dizaine d’interventions similaires, du Village éphémère (devenu Village au Pied-du-Courant) à Bellastock, en passant par les Jardins Gamelin, le Champ et le Marché des Possibles, la place Shamrock, le Park(ing) Day, le Restaurant Day ou encore les Boules roses de la rue Sainte-Catherine. À Québec, le collectif Le Banc et l’atelier exmuro multiplient les projets de places publiques temporaires. La tendance est à ce point établie que le moma de New York lui a consacré une grande exposition en 2014 («Uneven Growth: Tactical Urbanisms for Expanding Megacities»).

Ces façons de transformer de manière temporaire l’espace urbain par des interventions légères, rapides et peu couteuses s’accompagnent souvent d’un discours appelant à la subversion et à la réappropriation de la ville. Mais, dans les faits, l’urbanisme tactique s’avère-t-il à la hauteur de son discours? La joie d’avoir les pieds dans le sable, un mimosa à la main, dans un lieu généralement employé comme dépôt à neige, ne devrait pas nous empêcher de réfléchir aux valeurs qui sous-tendent ce mouvement.

L’objectif n’est pas de dénoncer de jeunes designers enthousiastes qui donnent leur temps et usent de leurs talents pour enjoliver nos quotidiens. Derrière ces initiatives, on retrouve des praticiens de l’aménagement soucieux de renouer avec la matérialité de la ville. Les architectes veulent manier le marteau, les urbanistes aspirent à «vivre» concrètement le territoire sur lequel ils interviennent. Et c’est une excellente nouvelle. Il s’agit plutôt de prendre conscience du contexte politique et économique au sein duquel ces initiatives éphémères s’insèrent—de façon plus ou moins délibérée—, notamment le paradigme de «ville créative» et ses liens, parfois subtils, avec la conception néolibérale de l’espace urbain. Ultimement, il est question de considérer la part de récupération politique qui peut être faite de l’intention ludique ou contestataire de ces projets par des villes soumises à des impératifs de compétitivité mondiale.


Le bibelot de la ville néolibérale

Les marchés financiers sont une réalité opaque et abstraite, difficilement saisissable. Ils s’incarnent pourtant concrètement dans les villes, ces lieux d’échanges et de convergence. Dans le contexte néolibéral, elles ne sont pas uniquement les réceptacles passifs de marchés ultra-compétitifs. Elles doivent se distinguer sur la scène mondiale pour attirer les entreprises les plus dynamiques. Et à l’ère de la sacrosainte économie du savoir, ces entreprises sont de plus en plus orientées vers des secteurs dits «créatifs» (haute technologie, médias, etc.), dont la ressource première est constituée de jeunes diplômés mobiles et exigeants. Pour demeurer compétitives, les villes ne doivent donc plus seulement faire miroiter des déductions fiscales aux employeurs. Elles se doivent d’offrir un milieu urbain attrayant pour cette catégorie d’employés.

Montréal ne fait pas exception et cherche à se positionner comme une «ville créative»: place des Festivals, Quartier des spectacles, Quartier international, Cité du multimédia, Montréal ville de design—c’est sans mentionner l’engouement collectif pour des entreprises comme Ubisoft, Moment Factory ou le Cirque du Soleil, qu’on présente comme partie intégrante de l’ADN montréalais. La métropole et ses partenaires travaillent fort pour instiller à Montréal ce je-ne-sais-quoi de edgy susceptible de séduire la classe créative. 

Cette logique de développement urbain reprend pour beaucoup les préceptes développés par Richard Florida en 2002 dans son livre The Rise of the Creative Class, qui, malgré ses limites [voir «Que reste-t-il de la “classe créative”?», de Richard Shearmur, dans np03], s’est vite imposé comme la bible des équipes municipales. Selon Florida, la classe créative consomme des «expériences urbaines», elle est avide de «diversité» et recherche une culture de rue «authentique»: un vrai pèlerinage de l’urbanité branchée. Les interventions d’urbanisme tactique catalysent tout ce que ce groupe social attend de sa ville: une collection de moments uniques et vaguement underground où les productions locales sont à l’honneur. Dans ce contexte, on comprend mieux le rôle que l’urbanisme tactique peut jouer—délibérément ou non—dans l’échiquier de la ville néolibérale.

  • Illustration: Jeff Kulak
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Angle mort des bonnes intentions

Rares sont, bien sûr, les collectifs qui visent sciemment à contribuer au rayonnement de leur cité en tant que ville créative/néolibérale. La grande majorité des artisans de l’urbanisme tactique cherche avant tout à s’interroger sur le partage et l’usage de l’espace public. En filigrane de leurs projets, on trouve la revendication—qui mériterait souvent d’être beaucoup plus poussée—du droit de s’approprier la cité. Et un changement de statut des citoyens: ne plus uniquement consommer la ville, mais la construire. Le festival Bellastock à Montréal ou le collectif Le Banc à Québec incarnent particulièrement bien cette philosophie de l’action directe, avec des projets d’expérimentation in situ.

Malheureusement, une intention critique et contestataire n’est pas à l’abri d’une récupération à des fins commerciales. La collaboration entre Bellastock et le festival Chromatic, en 2014, pour l’aménagement d’une terrasse éphémère aux abords du chalet du Mont-Royal est évocatrice à cet égard. Pour l’équipe de bénévoles dévoués de Bellastock, il s’agissait d’une vitrine de choix pour faire connaitre leur projet. Mais aujourd’hui, le festival Chromatic—événement taillé sur mesure pour la classe créative—récupère l’esthétique du recyclage de Bellastock en évacuant, au passage, la place centrale de la réflexion écologique sur le gaspillage des matériaux et le réemploi. À l’image des Che Guevara qu’on retrouve aujourd’hui sur des porteclés cheap, le potentiel subversif de l’urbanisme tactique peut rapidement se transformer en atout commercial, propice au développement touristique.

Que faire, alors? Cesser toute entreprise spontanée visant l’amélioration de l’espace urbain? Bien sûr que non. La critique ne devrait pas mener à la paralysie, mais plutôt pousser à l’action et à la réflexion collective. Pour être davantage qu’un outil de mise en valeur de la ville néolibérale et pouvoir résister, même de façon modeste, aux tentatives de récupération, l’urbanisme tactique devrait prendre conscience des limites de ses principes les plus récurrents.

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1- J’opère à échelle humaine, donc je suis démocratique. 

À Montréal, la jeune génération d’architectes et d’urbanistes a été instruite dans la haine du fonctionnalisme et de l’urbanisme modernistes, qui, au nom de l’hygiène et du progrès, ont rasé des quartiers et défiguré la ville à coups de lourdes infrastructures. Cette nouvelle génération ne rêve plus d’Expo 67, de métros et de grands ensembles portés par des fonds publics. Elle veut être en phase avec «l’échelle humaine»: une ville conçue, avant tout, comme un milieu de vie convivial et non plus comme un ramassis de fonctions urbaines qui nous a laissé croire, à une certaine époque, que c’était franchement une bonne idée de troquer 4 000 logements contre l’autoroute Ville-Marie. Par son approche légère et ouverte, l’urbanisme tactique est un véhicule de choix pour sortir de ce mode d’urbanisation intrusif et brutal.

Par son approche légère et ouverte, l’urbanisme tactique est un véhicule de choix pour sortir d’une urbanisation intrusive et brutale.

Cela dit, un raccourci intellectuel très répandu dans les disciplines de l’aménagement veut qu’une échelle urbaine réduite soit garante d’une participation citoyenne accrue et d’une plus grande démocratie. Les boules roses sur la rue Sainte-Catherine sont présentées par Aires Libres, l’organisme porteur, comme une façon de «réactiver le destin de communautés urbaines en leur redonnant, entre autres, un pouvoir sur l’issue de leur développement». Bon. J’habite à deux pas desdites boules. Malgré tout mon amour pour ces pimpantes sphères, je vois une inquiétante exagération dans le fait d’amalgamer cette installation urbaine au pouvoir que nous avons sur notre devenir urbain partagé. Il est important de nommer ce qu’est ce projet: une lumineuse idée de Claude Cormier, un architecte paysagiste à la signature unique. Et ce qu’il n’est pas: un débat collectif et réellement inclusif sur l’avenir du Village gai, aujourd’hui réduit à une enclave commerciale au service de l’argent rose. Et pourtant, la grande majorité—si ce n’est la totalité—des projets d’urbanisme tactique se présentent comme des vecteurs d’appropriation, voire de participation citoyenne, comme si le choix d’une échelle d’intervention réduite permettait de faire l’économie de la mise en place de réels processus démocratiques.

Par ailleurs, cette obsession croissante pour l’échelle locale ne fait pas pour autant disparaitre les échelles municipales, métropolitaines et nationales. Au contraire, il est urgent de s’y intéresser. Car pendant qu’on se consacre avec raison à son quartier, les vastes chantiers immobiliers, les infrastructures de transport et les grands projets urbains deviennent le terrain de jeu exclusif d’une poignée d’acteurs influents. Lors de mon parcours scolaire en urbanisme, j’ai vu de jeunes professionnels de l’aménagement se ruer sur des projets de ruelle verte et s’enthousiasmer à l’idée de transformer une case de stationnement en jardinet. Cela dit sans dénigrer personne, vraiment. Simplement, aujourd’hui, il me ferait un bien fou de constater le même engouement pour l’avenir des hôpitaux fermés à Montréal ou de sentir une indignation collective à l’égard des pouvoirs grandissants dont dispose la Caisse de dépôt et placement (institution passablement opaque) pour caller les shots sur l’avenir de nos grandes infra-structures au Québec.

Évidemment, rien ne nous empêche de concilier les deux. On peut très bien fomenter, depuis nos bancs en palette, des projets de grande envergure et prouver, enfin, que les approches «bottom-up» ne sont pas l’apanage des projets de coin de trottoir.


2-Je recycle des matériaux, donc je suis écologique.

Parlant de palettes et de conteneurs maritimes... Les matériaux de l’urbanisme tactique sont en étroit dialogue avec le mode de production capitaliste qui fait des ravages écologiques et sociaux partout sur la planète. Ils sont les rebuts d’une économie mondialisée qui a standardisé les formats afin d’accélérer les échanges—regardez un cargo ou un train de fret: vous serez assurément dans l’impossibilité de nommer ce qu’il transporte: sucre, sel, blé, pétrole? Il n’est pas question de s’aveugler de nostalgie et d’en appeler à ce bon vieux temps où la mélasse ruisselait sur les quais de Montréal. Et il y a un intérêt certain à détourner ces matériaux pour les réinventer. Cependant, le simple recyclage ne remet pas forcément en question l’existence même de ces rebuts. Il serait bon d’introduire au cœur des démarches tactiques une réflexion critique sur ces matériaux, leur genèse, leur provenance et leurs impacts.

Ma génération a été nourrie à l’austérité et aux compressions budgétaires. Elle a appris à s’accommoder de plaisirs éphémères, à patcher comme elle peut sa vie et à composer avec les économies.

Ma génération a été nourrie à l’austérité et aux compressions budgétaires. Elle a appris à s’accommoder de plaisirs éphémères, à patcher comme elle peut sa vie et à composer avec les économies. Mais ma grand-mère n’avait pas tort quand elle me répétait «on est trop pauvres pour s’acheter de la scrap»: s’entourer de matériaux cheap, dont l’obsolescence est inévitable, c’est se condamner à un éternel recommencement qui, en fin de compte, finit par être tout aussi dispendieux qu’un investissement de départ plus élevé, mais durable. L’urbanisme tactique se targue d’être une solution économe pour amorcer une revitalisation urbaine. Ne serait-il pas temps de réclamer des matériaux de qualité pour bâtir des endroits que nous pourrions léguer à nos enfants? La ligne entre le recyclage et une esthétique de l’austérité m’apparait de plus en plus mince. Valorise-t-on ces matériaux par choix ou par nécessité?

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3 - J’anime des espaces vacants, donc je suis sécuritaire. 

L’urbanisme tactique se déploie généralement dans les interstices de la ville, dans des endroits dits «sous-exploités». Nous ressentons un inconfort collectif par rapport à ces espaces illisibles—friches, terre-pleins, terrains vagues sous les ponts et échangeurs. Les approches en urbanisme évoluent rapidement, mais ce rapport à l’irrégularité urbaine demeure une constante: ces lieux sont jugés laids et peu sécuritaires. Pourtant, ils sont laids et peu sécuritaires parce que nous les produisons activement. Ces espaces sont inhérents à la création de la ville capitaliste: les lourdes infrastructures de transport viennent avec leur lot d’espaces inhabitables, la production industrielle avec sa contamination.

À titre d’exemple, le site près du pont Jacques-Cartier sur lequel est situé le Village au Pied-du-Courant appartient au ministère des Transports du Québec (mtq). Utilisé comme dépôt à neige, ce site a fait l’objet de demandes répétées au fil des années afin qu’il soit annexé au parc adjacent et transformé en espace vert. Le Village au Pied-du-Courant exauce, en quelque sorte, ce souhait citoyen, mais dédouane aussi le mtq de ses responsabilités financières, sociales et écologiques. Le fait que le gouvernement du Québec offre une contribution financière au projet ne l’absout en rien de son devoir de proposer une solution durable pour ce site. Celui-ci est hypothéqué par le cn, qui refuse d’obtempérer pour dégager l’accès aux berges, et par des acteurs politiques qui n’en finissent plus de tergiverser sur l’avenir de la rue Notre-Dame. C’est la job du gouvernement de faire progresser cette situation, pas celle de jeunes designers payés un salaire de misère.

De Marx et Engels à Henri Lefebvre, en passant par Jane Jacobs, l’histoire des études urbaines est remplie de puissants rappels de la portée politique des lieux où nous vivons.

Plutôt que de remettre en question les valeurs qui sont à l’origine de ces espaces, nous (les autorités publiques, mais aussi nous, citoyens, urbanistes ou militants pleins de bonnes intentions) les soumettons aujourd’hui à un impératif de rentabilisation. L’urbanisation galopante couplée aux injonctions de compétitivité des villes expliquent que la logique propre aux centres financiers et aux quartiers centraux ait, finalement, atteint ces lieux incertains, insaisissables, inhabitables. Car, parfois contre son gré, l’urbanisme tactique se révèle une solution idéale pour faire entrer à peu de frais ces espaces dans une logique lisse et productive.

Tout en rappelant aux différents gouvernements les responsabilités qui leur incombent, les interventions d’urbanisme tactiques peuvent-elles, à tout le moins, articuler une critique du mode d’urbanisation qui engendre les espaces sur lesquels elles opèrent?

S’approprier la ville ou la transformer?

Résister à la récupération de nos initiatives créatives par la ville capitaliste et à l’irrépressible néolibéralisation de tout n’est pas une mince affaire. Et je comprends la tentation de me répondre «Donne-moi un break, fille, je bois un mimosa, il fait soleil, on peut-tu juste avoir du fun?» Le problème est que cedit fun prend place dans ce lieu hautement politique qu’est l’espace urbain. L’histoire des études urbaines est remplie de puissants rappels de la portée politique des lieux où nous vivons, de Marx et Engels qui décrivent avec acuité la manière dont la naissance de la ville capitaliste est inextricablement liée à la condition de la classe ouvrière, à Henri Lefebvre qui nous indique que l’espace est un produit social et le reflet de nos valeurs, en passant par Jane Jacobs qui nous implore de laisser les quartiers exprimer la diversité humaine. 

L’espace urbain n’est jamais neutre. Le fait de transformer la place Émilie-Gamelin en immense Biergarten—les Jardins Gamelin—n’est pas un geste anodin. Si appréciable qu’elle soit pour les Montréalais, cette métamorphose s’insère dans un complexe assemblage de forces politiques. Les porteurs de ce projet pourront s’égosiller tant comme autant à nous convaincre que les itinérants, ils aiment ça, les Jardins Gamelin, il est impossible de taire le fait que la place Émilie-Gamelin, lieu de convergence de toutes les marginalités, est cet espace rugueux qui créé une distorsion dans -l’utopie/dystopie du quartier des Spectacles, symbole par excellence de Montréal comme ville créative.

La place Émilie-Gamelin n’est pas un lieu neutre. Pas plus que les abords de ponts et d’autoroutes ou les friches urbaines contaminées. Occupons-les, -instillons-y de la vie, mais en acceptant de prendre à bras le corps les contradictions que l’urbanisme tactique soulève dans le contexte de la ville néolibérale. Cela n’a pas besoin de se traduire par des interventions austères, peintes en rouge et noir et parsemées de poings levés. La joie urbaine qu’induisent ces initiatives a une valeur réelle, qu’il faut préserver et encourager, mais elle n’est en rien contradictoire avec une réflexion éthique: vouloir s’approprier l’espace urbain est honorable, encore faut-il savoir ce que l’on s’approprie. 


Marie-Sophie Banville détient une maitrise en urbanisme de l’Université de Montréal. Elle s’intéresse à l’éthique dans les professions de l’aménagement, veut agir pour des villes plus justes et combat la spéculation immobilière chez Vivacité—Société immobilière solidaire.

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