Leonard Cohen fera l’objet d’une école d’été ce printemps au Campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke. Son oeuvre sera analysée à travers le prisme de «l’autre présence».
L’énigmatique Leonard Cohen n’a pas fini de nous captiver, même un an après son décès. «Moins de trois semaines avant de mourir, l’artiste a confié ne jamais s’être considéré comme une personne religieuse, mais avoir toujours été intéressé par l’“autre présence” dans sa vie», raconte Alexandra Pleshoyano, professeure associée au Centre d’études du religieux contemporain de l’Université de Sherbrooke.
Qu’était donc cette mystérieuse «autre présence» évoquée par l’auteur-compositeur lors du lancement de son dernier album, You Want It Darker? C’est le sujet d’une école d’été organisée au Campus de Longueuil. Du 5 mai au 2 juin 2018, la professeure Pleshoyano entrera dans l’univers de l’artiste pour comprendre comment cette quête riche en symboles se manifeste dans l’ensemble de son oeuvre. «À l’instar du feu, de l’amour ou de la flamme, l’énergie créatrice peut guérir et unifier tout comme elle peut ravager et anéantir; tout dépend de la disposition de celle ou de celui qui l’accueille», explique la responsable du cours, qui travaille depuis un an dans les archives de la succession et publiera à la fin de l’année le livre.
L’«autre présence» dans l’oeuvre de Leonard Cohen.
La quête du compositeur était aussi spirituelle que sensuelle. «Pour lui, le sexe et la spiritualité ne sont pas séparés», note la professeure, qui a également collaboré à la révision des textes du poète pour son volume posthume, Leonard Cohen: The Flame, à paraitre en octobre 2018. «La lumière et l’amour chez Cohen sont des synonymes de ce qui “répare” la condition humaine ainsi que le monde. La présence féminine du divin sur terre, tel un rayon de lumière, peut entrer par la brèche de celle ou de celui qui reconnait ses blessures», poursuit-elle. Décédé à Los Angeles en 2016, à 82 ans, l’auteur-compositeur-interprète a laissé derrière lui plus de 50 ans de chansons, romans, poèmes et art visuel.
La formation, qui se déroulera les vendredis et samedis au Campus de Longueuil, sera l’occasion pour les étudiants de deuxième cycle de découvrir la richesse de l’oeuvre sous l’angle de cette trame symbolique. «Le cours vise à mettre en évidence la perspective originale selon laquelle Cohen représente les figures féminines du divin en dépassant les cadres bibliques et doctrinaux; il rapproche plutôt celles-ci de la représentation kabbaliste de la Shekhinah, c’est-à-dire de la présence féminine du divin sur terre.»
Les étudiants inscrits pourront, le 5 avril, profiter d’une visite guidée de l’exposition Une brèche en toute chose/A Crack in Everything, présentée au Musée d’art contemporain de Montréal et coanimée par la professeure Pleshoyano. L’ancien gérant de l’artiste et représentant de la Succession Leonard Cohen, l’avocat Robert Kory, animera quant à lui une conférence en anglais, le 17 mai, de 19h30 à 21h.
École d’été «l’autre présence» dans l’oeuvre de Leonard Cohen
Les 5, 18 et 19 mai, 1er et 2 juin, de 9h à 16h30, au Campus de Longueuil de l’Université de Sherbrooke.
Cette formation de 2e cycle (3 crédits) s’adresse à toute personne qui possède un baccalauréat.
Information et inscription: usherbrooke.ca/religieux-contemporain/cohen et religieux.contemporain@usherbrooke.ca
Date limite d’inscription: 30 avril 2018
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