Un retour aux études qui inspire
À l’Université de Sherbrooke, la conciliation travail-études est une priorité. Afin d’encourager le retour aux études à tout âge, on y propose plusieurs services de soutien à l’apprentissage et à la réussite. Marie-Claude Monette en a fait récemment l’expérience. Nouveau Projet s’est entretenu avec elle.
Tu étais déjà enseignante depuis 17 ans au moment de t’inscrire au microprogramme de troisième cycle en éducation à l’Université de Sherbrooke. Pourquoi as-tu eu envie de retourner sur les bancs d’école?
À ce stade de ma carrière, je cherchais un nouveau défi intellectuel. Et, en même temps, je voyais différents problèmes devenir plus présents chez mes élèves, en compréhension de lecture notamment. Dans les cours d’histoire que je donne en deuxième année du secondaire, c’était devenu évident. J’avais envie d’être mieux outillée pour les aider. En plus, j’ai toujours rêvé de faire un doctorat.
Marie-Claude Monette
Qu’est-ce qui a changé dans ta manière d’enseigner cette matière depuis l’obtention de ce nouveau diplôme?
J’utilise beaucoup plus les pédagogies actives; je varie ma posture d’enseignante afin de mettre davantage l’élève en action. J’ai repensé et amélioré plusieurs projets afin de solidifier leur alignement pédagogique. À la suite du cours Évaluer en situations authentiques, donné par madame Isabelle Nizet, j’ai aussi revu mes grilles d’évaluation. Le regard que je porte sur ma pratique a changé: il est plus réflexif et ouvert. Je me considère désormais comme une «apprenante» qui peut se transformer au bénéfice de ses élèves.
Tu es actuellement candidate au doctorat professionnel en éducation. Sur quoi portent tes recherches?
Le doctorat professionnel comporte deux projets d’intervention en milieu de travail. Mon premier portera sur les interventions verbales que font les personnes enseignant l’histoire au premier cycle du secondaire dans l’accompagnement à la compréhension de lecture. Cet échantillon est ensuite étudié dans le cadre des littératies scolaire et historienne. On appelle «recherche-action» ce type de recherche transformative en milieu de travail. Quant au deuxième projet, il visera la transformation des pratiques pour atteindre une situation désirée. Si tout va bien, je devrais l’entamer dans deux ans.
L’Université de Sherbrooke est reconnue comme étant très inclusive, notamment pour les personnes vivant un TDAH, et je crois que c’est ton cas. Que font les professeur·e·s et autres membres du personnel pour te faciliter la vie en ce sens?
Ce que j’apprécie le plus, c’est que je peux toujours mentionner mon trouble de l’attention et mon anxiété à mes professeur·e·s et aux membres de mon comité de direction, qui comprennent que j’ai des défis d’organisation et de gestion du temps. Leur aide passe par l’écoute et la compréhension, et cela m’aide à persévérer. Je leur explique ce que je vis lors de situations anxiogènes et nos discussions me rassurent toujours. J’ai comme objectif de terminer dans les temps requis (six ans à temps partiel), mais je ne serai pas moins fière si je termine en sept ans!
D’un autre côté, je considère le TDAH comme une force; il me donne une curiosité sans fin, une envie de lire, de comprendre, de connaitre. Il me rend créative et vive. Je ne le vois donc pas comme un handicap, bien au contraire. Je veux pouvoir dire à mes élèves qu’ils et elles peuvent aller aussi loin que leurs rêves les poussent… avec un TDAH comme superpouvoir.
Communauté de personnes au service de la société et de ses membres, l’Université de Sherbrooke se consacre à la formation ouverte, à la promotion du savoir critique et à la quête de nouvelles connaissances par l’enseignement, la recherche, la création et l’engagement social.
Texte commandé par l’Université de Sherbrooke pour le Studio A10 dans le respect de ses lignes directrices.
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