La cachette
L’autrice des romans «Bermudes» et «Ce désir me point» raconte une femme au quotidien chamboulé.
J’ai inventé la course à l’horizontale pour les yeux noirs de Manelle, une Maghrébine bien laïcisée qui n’observait ni l’Aïd al-Kebir, ni le ramadan et sacrait comme une charretière avec un accent parisien. Google Maps et Runtastic s’entendaient pour dire qu’elle habitait à exactement 1,87 km de chez moi.
Je l’avais rencontrée dans un bar sur Beaubien. Elle trainait là seule, comme moi, attablée devant son ordinateur portable. Un soir, on s’est mis à parler de nos jobs respectives (elle était traductrice à son compte, j’étais en train de lancer ma propre agence de rédaction commerciale web et papier), de nos états civils aux antipodes (elle était une divorcée heureuse, j’étais un mari apathique) et des nombreux gouts musicaux que nous avions en commun, elle, moi et la moitié de la ville (Beach House, Timber Timbre, The Dø). Toute cette jasette nous a fait boire plus que de raison. On a fini par parler de cul. Manelle m’a montré son compte Tinder, grâce auquel elle faisait des ravages parmi les milléniaux de 10 à 15 ans ses cadets. J’ai commandé deux autres pintes et Manelle m’a avoué qu’elle n’avait pas baisé depuis trois semaines à cause de retards accumulés sur différents contrats.
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