Les lectures de Josée Blanchet
Chaque numéro, Nouveau Projet vous permet de plonger dans l’univers littéraire de gens qu’on aime. Cette fois, les lectures de la journaliste Josée Blanchette.
Chaque numéro, Nouveau Projet vous permet de plonger dans l’univers littéraire de gens qu’on aime. Cette fois, les lectures du fondateur de Communauto, Benoît Robert.
Ce que j’apprécie par-dessus tout dans un roman, c’est d’être touché par la vie des personnages. Toutefois, mes gouts me portent aussi vers des horizons moins littéraires, qui répondent davantage à ma soif d’apprendre et de comprendre. Avec les années qui passent et les enfants qui me poussent dans le dos, j’aime de plus en plus creuser la vie de ceux qui m’ont précédé pour constater que le passé éclaire assurément le présent. De genres complètement différents, les trois livres choisis témoignent chacun à leur façon de cette idée maitresse.
Mesurer le monde. L’incroyable histoire de l’invention du mètre
Ken Alder (2005)
J’ai été captivé par cette histoire ayant pour trame de fond les horreurs de la Révolution française, où deux astronomes, mandatés par l’Académie des sciences, entreprennent un périple de sept ans qui leur permettra de réformer le système de mesure de l’époque, d’après le calcul de la circonférence de la Terre. On caresse alors le rêve de définir une unité de mesure objective «pour tous les hommes, pour tous les temps». Mais voilà que le «mètre» de l’un des deux astronomes est trop court de
0,2 millimètre, une lacune qui l’entrainera dans la dépression, en plus d’avoir des conséquences sur les définitions subséquentes du mètre.
Comment définir l’erreur en science? Que faire avec les données qui s’écartent de la «vérité» à laquelle on s’attend? Des débats se sont ensuivis, de même qu’une réinterprétation des données, ce qui a permis de poser -des jalons importants dans le domaine des statistiques et de -révolutionner notre manière de composer avec l’incertitude. «La science moderne accepte l’erreur comme faisant partie de son lot», mais ce n’était pas le cas à l’époque, et il était tentant de camoufler les résultats embarrassants pour éviter d’être accusé d’incompétence. Pourtant, ces écarts cachaient peut-être une vérité qui nous échappe encore. Ce livre illustre de manière particulièrement éloquente le chemin tortueux qu’emprunte parfois le progrès. Passionnant!
Mémoires de guerre: L’Appel 1940-1942, L’Unité 1942-1944, Le Salut 1944-1946
Charles de Gaulle (1954, 1956 et 1959)
Amateur de livres d’occasion, je suis tombé par hasard sur cette œuvre en trois tomes, qui m’a amené à revisiter une époque—la Deuxième Guerre mondiale—que je croyais connaitre. Ces récits écrits au je se lisent comme des romans. Le point de vue privilégié du général de Gaulle et ses explications sur les choix difficiles auxquels il a été confronté m’ont donné le sentiment de vivre les évènements de l’intérieur. Cette œuvre est si dense, si riche en informations utiles pour comprendre notre époque et si bien écrite—je ne connaissais pas de Gaulle, l’écrivain—que je l’ai lue et relue. Je la relirai sans doute un jour.
Rien ne s’oppose à la nuit
Delphine de Vigan (2011)
Encore une œuvre écrite au je, mais d’un tout autre ordre que la précédente par son caractère intimiste. Il s’agit de la quête d’une écrivaine (l’auteure elle-même) qui, à la suite du suicide de sa mère bipolaire, plonge dans l’histoire de sa famille et s’interroge sur les non-dits qui ont jalonné son enfance. Delphine de Vigan n’hésite d’ailleurs pas à sortir du cadre de la narration pour partager ses propres doutes sur sa démarche. Au-delà du portrait touchant d’une mère par sa fille, ce roman m’a secoué par ses révélations sur une famille d’apparence ordinaire et par le regard qu’il porte sur la maladie mentale.
Benoît Robert est né à Montréal. Il a d’abord fait des études en biologie, puis son amour de la ville et des sorties en nature l’ont fait bifurquer vers l’aménagement du territoire et le transport écologique. C’est ce qui l’a amené à fonder l’entreprise d’autopartage Communauto, il y a une vingtaine d’années.
Photo: Cindy Boyce
Chaque numéro, Nouveau Projet vous permet de plonger dans l’univers littéraire de gens qu’on aime. Cette fois, les lectures de la journaliste Josée Blanchette.
Chaque numéro, Nouveau Projet vous permet de plonger dans l’univers littéraire de gens qu’on aime. Cette fois, les lectures de la présidente du Conseil des Montréalaises, Cathy Wong.
Chaque numéro, Nouveau Projet vous permet de plonger dans l’univers littéraire de gens qu’on aime. Cette fois, les lectures du cinéaste Philippe Falardeau.
Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef au Musée des beaux-arts de Montréal, nous ouvre son univers littéraire et évoque les livres qui l’ont marquée.