«Kukum»: deuil, espoir et quelques bémols
Très attendue, l’adaptation du bestseller de Michel Jean comporte quelques accrocs. On a parfois l’impression que les acteur·trice·s ne jouent pas dans le même spectacle.
David Goudreault est bardé de prix, il a publié une trilogie de bestsellers (La bête), en plus d’avoir été personnifié au Bye Bye 2021. Mais est-ce que son plus récent roman s’avère à la hauteur de la place qu’on lui accorde?
Paru aux Éditions Stanké, le livre raconte l’histoire de Maple Morneau, 57 ans, d’abord rencontrée dans Abattre la bête. On la recroise alors qu’elle arrive aux deux tiers de sa sentence au pénitencier de Joliette. En attendant de retrouver sa liberté, elle a fini son secondaire et lu une tonne de livres, s’est acharnée au gym, a développé des alliances et ouvert des hostilités; il lui reste maintenant LCN, trois à quatre heures par jour, et les faits divers qui ponctuent l’actualité. Deux meurtres commis dans Hochelaga sortent du lot: les victimes ont été forcées de manger leurs propres doigts avant d’être exécutées. Maple, née rue Davidson, se sent «géographiquement interpellée». La maison de transition qui l’accueille à sa sortie, située au cœur du quartier, lui permettra de mener une enquête de proximité dans le monde qui a longtemps été le sien: celui du travail du sexe, d’une marge élimée, de vieilles tavernes qui résistent aux «petits câlisses de cafés branchés».
On entre dans Maple comme dans une pièce emboucanée et bruyante, traversée d’une énergie fébrile qui use les planchers. Frontale, échevelée, les idées arrêtées et l’aphorisme facile, la narratrice éponyme réclame le droit de se raconter elle-même et, un coup partie, de régler ses comptes.
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Voir les forfaitsDéjà membre? Ouvrir une session.Très attendue, l’adaptation du bestseller de Michel Jean comporte quelques accrocs. On a parfois l’impression que les acteur·trice·s ne jouent pas dans le même spectacle.
L’écrivain a enlevé le «in» de son prénom, bien qu’il ne l’ait jamais autant été. Populaire au possible, le lauréat du plus récent prix Médicis livre ici sa quatrième œuvre en carrière.
La Terre tourne autour de Ricardo, même lorsque Ricardo fait le tour du monde, dans ce nouveau film empreint de l’autodérision «feel-good» des trois précédents titres de la série.
Le Néoécossais se risque à une large palette de styles musicaux sur cet album homonyme audacieux, certes, mais qui manque grandement de cohésion.