Les féministes se chicanent fort, et depuis longtemps, sur la sexualité des femmes. À propos de la prostitution et de la pornographie, notamment, deux courants s’affrontent. Dans un coin, on trouve celles qui y voient une façon de maintenir le système patriarcal et de renforcer la domination des femmes. Dans l’autre, celles pour qui ces industries peuvent tout au contraire représenter une reprise de pouvoir individuelle, un moyen subversif de déroger aux règles fixées par les hommes. La popularité croissante d’OnlyFans, «l’Instagram du sexe», a de quoi mettre de l’huile sur le feu.

Au début de la pandémie de Covid-19, des femmes déjà actives dans l’industrie du sexe ont orienté leurs activités vers OnlyFans—en tout cas, celles qui disposaient des outils et des connaissances technologiques nécessaires. Des célébrités comme Cardi B ou Bella Thorne y ont aussi vu une façon de décupler leurs revenus.

Mais grâce à un travail de marketing vantant la possibilité de faire beaucoup d’argent en restant chez soi, la compagnie a attiré de nouvelles catégories de femmes. Des travailleuses qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts, d’autres qui ont été soudainement privées d’emploi ou de PCU et des jeunes qui trouvent ça ringard de travailler chez McDo. Bref, de plus en plus de femmes comme vous et moi ont récemment répondu à l’appel de l’homme d’affaires britannique Tim Stokely, créateur de la célèbre plateforme, et ont fait de leurs corps de véritables entreprises.