Parc-Ex, en fragments

Olivier Choinière
Marché Blair, rue Jarry Ouest.
Marché Blair, rue Jarry Ouest.
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Urbanité

Parc-Ex, en fragments

Au nord des rails du CN, entre le boulevard de l’Acadie et l’autoroute 40, Parc-Extension fourmille d’enfants en saris et de voisins bienveillants. Le quartier est la terre d’accueil de migrants du monde entier et d’un dramaturge, qui, pour la première fois, se sent chez lui à Montréal.

Considéré dans ce texte

Les Audi, les BMW et les saris de Parc-Ex. Le plaisir de vivre entouré de Grecs et de Pakistanais. Les potagers, les poubelles éventrées et le racisme ordinaire. Les fratries interminables. Le déclassement social.


Un ami m’avoua un jour qu’il ne pourrait jamais habiter un quartier dans lequel ses voisins ne parlent pas français.

Parc-Extension compte une centaine d’origines différentes. On entend une quarantaine de langues dans les rues. Les immigrants représentent presque 60% de la population du quartier, mais ce pourcentage m’apparait un peu sous-estimé.

Comme francophone, je suis en nette minorité—dans ma portion de rue, nous sommes deux. Les personnes issues des premières vagues d’immigration européenne sont largement représentées, surtout les Italiens et les Grecs. Leurs enfants viennent les visiter le dimanche, augmentant de manière notoire le nombre d’Audi, de Mercedes et de bmw stationnées le long du trottoir. Cette deuxième génération (qui a mon âge) habite quant à elle dans la banlieue ou dans des quartiers plus cossus. Je me retrouve donc en minorité non seulement linguistique mais aussi générationnelle, l’âge moyen de mes voisins approchant les 83 ans.

J’ai souvent entendu dire que «Parc-Ex» est la porte d’entrée de l’immigration au Québec. L’expression est à prendre au sens littéral, tant il semble parfois que certains immigrants viennent d’en franchir le seuil. Quand je suis en voiture et qu’un Africain ou un Pakistanais se trouve au coin de la rue, je lui fais signe de traverser, mais il ne la traverse pas. Il reste là, hésitant, cherchant à l’horizon un repère, un indice, une direction.


Parc-Extension doit son nom à une compagnie immobilière qui a acheté des terres à des agriculteurs installés dans la paroisse de Saint-Laurent, au début du siècle dernier. Ces lots, situés dans le prolongement de l’avenue du Parc, ont alors été nommés Park Avenue Extension.

La gare Jean-Talon a été construite au début des années 1930. La venue du tramway puis celle du train ont attiré toutes sortes de petites industries. Des ouvriers du Canadien Pacifique (CP) sont venus s’installer aux abords de la station, ce qui a peu à peu transformé Parc-Extension en quartier résidentiel.

Le train, intimement lié à l’évolution géographique du Canada, a grandement contribué à tracer la cartographie de Montréal. La voie ferrée est fondamentale à l’expérience de Parc-Extension—quand, à pied ou à vélo, je traverse le passage à niveau à l’extrémité ouest du parc Jarry, je sais physiquement que j’entre ou que je sors du quartier.

Circonscrit à l’est et au sud par les rails de train, à l’ouest par le boulevard de l’Acadie et au nord par l’autoroute 40, ce quartier donne l’impression d’être un petit pays enclavé. Il y a peu d’endroits à Montréal où les frontières sont aussi marquées.

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J’ai grandi à Sainte-Foy, en banlieue de Québec, non loin de l’Université Laval qui accueillait (dans les années 1980) de nombreux professeurs venus de l’étranger, si bien que mes amis d’enfance étaient Suisses-Allemands, Français, Polonais et Haïtiens. Mon ami Marcus se faisait régulièrement écœurer dans la cour d’école, et je subissais avec lui les insultes sur la couleur de sa peau qui «déteignait dans la neige». J’ai très tôt été initié au racisme ordinaire, dans une société blanche et homogène.

Je vis à Montréal depuis 1993. Les Montréalais de souche ont toujours aimé me rappeler que je ne suis pas né ici, sorte d’exclusion socialement acceptable pouvant être exprimée envers toute personne venant de la campagne ou d’une autre ville de la province (alors que, c’est bien connu, Montréal est une ville beaucoup plus ouverte sur le monde que le reste du Québec).

J’ai habité dans l’est, dans l’ouest et dans le nord du Plateau; j’ai vécu à Rosemont, dans le Mile End et la Petite Italie, et à moins qu’il s’agisse d’amis ou de connaissances, il était plutôt rare qu’on se salue entre voisins. Je me rappelle une dame (francophone) qui semblait terrorisée à l’idée de me dire bonjour. Nos deux portes d’entrée se faisant pratiquement face, une rencontre fortuite dans l’étroit escalier intérieur s’accompagnait toujours d’un malaise.

J’ai emménagé à Parc-Extension en 2013. Ce fut la première fois de ma vie de Montréalais qu’un voisin venait non seulement se présenter, mais aussi me présenter aux autres voisins.

Aussi bien dire que le premier à m’avoir souhaité la bienvenue à Montréal fut un immigrant.

  • Olivier Choinière devant sa cour.

Une vue aérienne de Montréal montre la différence flagrante entre Parc-Extension et Ville Mont-Royal. À l’ouest de l’Acadie: de la verdure, des arbres et des piscines dans les cours. À l’est: beaucoup de béton, peu d’espaces verts et aucune piscine dans les cours.

Parc-Extension est un quartier «en développement», c’est-à-dire un quartier pauvre—le plus pauvre de Montréal. La Ville a investi dans plusieurs infrastructures, comme la piscine Saint-Roch, l’une des plus modernes dans laquelle il m’a été donné de nager. Il y a beaucoup d’écoles, toutes offrant des classes de francisation. J’ai discuté avec certains enseignants de Barthélémy-Vimont ou de Camille-Laurin, et ils étaient tous extatiques: le phénomène des parents-rois n’y existe pas, et les enfants ont une soif d’apprendre que l’on ne trouve nulle part ailleurs à Montréal. La bibliothèque et la maison de la culture sont des lieux très dynamiques. Et presque tous les parcs sont équipés de jeux d’eau, ce qui est loin d’être le cas dans le reste de la ville.

Malgré ces investissements, le manque d’arbres et de réverbères donne à certaines rues un air sinistre. Elles semblent avoir été abandonnées par les responsables en urbanisme. Quelques chicots maigrelets ont été plantés dans la foulée de la reconstruction de la rue Jarry, mais l’élargissement des trottoirs aux intersections demeure une ode au béton, et c’est sans parler des nouveaux éclairages diffusant sur toute chose une lumière blanche «écono-énergie». Les pots de fleurs géants, coin Querbes et Jarry, viennent souligner à quel point ces «embellissements» sont risiblement insuffisants.

Tous les accès au quartier restent passablement déprimants. Les HLM bordant le boulevard de l’Acadie offrent à tous les automobilistes un spectacle désolant. (Ma blonde, qui a grandi à Laval, s’imaginait, enfant, le quotidien des pauvres qui y vivaient, alors qu’elle habite aujourd’hui à quelques coins de rue de là.)

La pauvreté à Parc-Extension est visible par un ensemble de signes, dont la présence de déchets dans les parcs, sur le trottoir, dans les ruelles, et ce, chaque jour de la semaine. Le compostage municipal est tout simplement inexistant, ce qui est quand même étonnant pour un quartier où les résidents sont si friands de jardinage.

Peut-on parler d’une culture locale de la pauvreté ou d’une négligence ciblée de la part de la Ville, qui préfère construire de nouveaux terrains de baseball à coups de millions dans le parc Jarry juste à côté, plutôt que revitaliser un quartier dont les résidents ne seront jamais les premiers à se plaindre?


Je suis à peu près le seul à avoir plus de gazon que de légumes dans ma cour. Mes voisins, quant à eux, profitent de la terre le plus possible. Le printemps venu, chacun s’active au potager, sème, plante, donne des conseils, prend des nouvelles, si bien que la ruelle prend des airs de vaste jardin communautaire.

Le voisinage est, à mon sens, la plus grande richesse du quartier.

Les arrière-cours sont le plus souvent séparées les unes des autres par une simple clôture grillagée, si bien que je peux voir dans la cour de la plupart de mes voisins immédiats. M’isoler d’eux par une haie de cèdres serait un non-sens. De toute manière, cela enlèverait à ma cour du temps d’ensoleillement.

T., mon voisin de gauche, est d’origine grecque. K., mon voisin de droite, vient du Guyana. Ils sont tous deux arrivés au Québec il y a une trentaine d’années. T. et sa femme A. font figure de grands-parents auprès de ma fille. Ils lui envoient des baisers le matin et lui donnent des cornets de crème glacée l’après-midi, quand ce ne sont pas des cadeaux pour Noël ou les anniversaires. K. fait montre de la même générosité, et quand ses cousins américains viennent lui rendre visite, il m’invite à prendre une bière et à manger une cuisse de poulet avec eux.

Mon voisin d’en face, qui porte de temps à autre une casquette noire avec la mention «Guard», se tient en permanence à sa fenêtre. Il vient sonner à ma porte lorsque ma voiture est stationnée du mauvais côté de la rue. Il en profite pour me raconter sa jeunesse dans un anglais incompréhensible.

La dame italienne qui habite à trois maisons de chez moi appelle ma blonde «belle madame» et glisse de temps à autre un billet de cinq dollars dans la main de ma fille.

Voilà ce que j’appelle être bien entouré.

  • «Les jeunes enfants sont des liants sociaux. Ils s’invitent dans les affaires des autres le plus naturellement du monde.»

— Une femme t’a volé des haricots la semaine dernière.

— Oui, j’ai remarqué.

— Elle s’en est mis plein les poches. Je lui ai dit: «Hé! Madame! Ces haricots ne sont pas à donner!» Tu sais ce qu’elle m’a répondu?

— Non?

— «Je viens d’Afghanistan!», comme si ça lui donnait tous les droits!


Je n’ai jamais eu autant le sentiment d’être chez moi à Montréal qu’à Parc-Extension. Est-ce simplement dû au fait que je suis dans ma maison? Je ne crois pas.

J’ai choisi cet endroit parce que cela me permettait d’avoir accès à la propriété. Mais, à vrai dire, mes motivations n’étaient pas qu’économiques. J’en avais soupé de l’entre-soi francophone, de cette forme d’endogamie sociale qui nous fait choisir (ou envier) des quartiers où se trouvent des gens comme nous, des personnes dont nous partageons les codes, les acquis culturels, les gouts pour les armoires de cuisine en bois de grange et les ampoules incandescentes qui pendent du plafond.

Cela dit, je participe sans nul doute à la gentrification du quartier. Quand je vais jogger dans le parc et que j’installe ma fille dans son Chariot (le Hummer des poussettes) ou que je me dirige vers le stade Jarry avec mon sac de tennis Head, on peut y lire les signes d’un embourgeoisement urbain «par lequel des arrivants plus aisés s’approprient un espace initialement occupé par des habitants moins favorisés».

Les réactions négatives à l’embourgeoisement, comme celles qu’on a vues apparaitre dans Hochelaga-Maisonneuve ou à Saint-Henri, me semblent difficiles à importer ici. Probablement parce que la population est majoritairement immigrante. Par définition, elle aspire à une plus grande richesse. Elle ne voit pas d’un mauvais œil l’ostentation des autres.

Mais aussi parce que les promoteurs immobiliers n’ont pas refait de fond en comble l’image du quartier pour attirer les plus nantis, comme c’est le cas dans «Homa». L’achat et la rénovation des bâtiments sont faits la plupart du temps par des particuliers. Les transformations s’opèrent plutôt lentement, par petites touches, et n’ont pas (encore) provoqué une augmentation outrancière des prix des loyers ou des maisons.

Les petites boutiques d’objets design, les boulangeries sans gluten et autres cafés branchés ne réussissent tout simplement pas à s’implanter dans Parc-Extension. Il y a deux ans, un bar à crêpes fines offrant des lattés et un réseau wifi avait ouvert sur Anvers. Ma blonde, qui priait chaque soir pour que la Ville installe des bornes Bixi sur Jarry, en avait pleuré de joie. Six mois plus tard, l’endroit devenait un casse-croute italien, et après un autre six mois, un fast food indien. Il y a bien La Place Commune qui a ouvert sur Querbes; le café est issu du mouvement communautaire et coopératif. Il aura sans doute plus de chances de survivre, ne serait-ce que parce qu’il est animé et fréquenté par ses membres.


Qu’a fait la société québécoise, au cours des 40 dernières années, pour intégrer les immigrants? Les cours de francisation ou d’intégration au travail sont sans aucun doute un premier pas important, mais force est de constater que ce n’est pas suffisant.

La plupart des diplômes étrangers ne sont pas reconnus ici. Même les immigrants reçus comme travailleurs qualifiés doivent reprendre des études s’ils veulent espérer exercer dans leur domaine, ce qu’ils vivent forcément comme une trahison. Ceux qui arrivent avec une famille peuvent rarement se permettre de retourner sur les bancs d’école. Ils se trouvent un boulot pour mettre du pain sur la table et font tout pour que leurs enfants accèdent à une éducation supérieure. Ce sont ces derniers qui, on l’espère, gouteront à la vie meilleure dont rêvaient leurs parents. C’est eux qui finiront par s’intégrer, même si on leur rappellera toute leur vie leur origine et donc leur différence, comme en témoigne le travail d’Elkhana Talbi, de Talia Hallmona, de Mireille Twafik ou de Mani Soleymanlou.

Pour n’importe quel immigrant, les Québécois franco-phones restent un groupe fermé. Il ne suffit pas d’apprendre la langue pour s’intégrer à une culture: même pour un Français, il est très difficile de se faire un ami québécois. (J’entends déjà les réactions devant une telle affirmation. Mille exemples viendront me prouver le contraire.) Après une projection du film Nous autres, les autres, du documentariste Jean-Claude Coulbois, qui s’intéresse à la démarche de dramaturges abordant la question de l’immigration, quelques personnes dans la salle ont pris la parole, dont l’acteur d’origine ukrainienne Sasha Samar. Je rapporte ici ses paroles de mémoire: «Au Québec, les immigrants sont invités à la fête, oui, mais ce ne sont jamais eux, les fêtés.»

Tous les immigrants ont évidemment en commun l’expérience de l’immigration, mais chaque immigrant n’est pas «les immigrants». La réalité est complexe. Et la réalité de ceux qui ont pris l’incroyable décision de refaire leur vie dans un autre pays l’est plus encore. Tant que nous les considèrerons comme un groupe homogène (et fermé), nous resterons les jouets des perceptions que les politiciens (de gauche comme de droite) entretiennent à leur sujet, tout simplement parce qu’il est beaucoup plus pratique—et plus payant, politiquement—de les considérer comme tel.

Qu’ai-je fait, dans les dernières années, pour accueillir les immigrants dans ma vie? J’ai écrit et monté avec neuf d’entre eux une pièce intitulée Polyglotte, sans doute le projet le plus exigeant et le plus difficile de ma carrière. Et j’ai déménagé à Parc-Extension. Force est de constater que ce n’est pas suffisant.


Un taxi vient me prendre, avenue de l’Épée. Je discute avec le chauffeur (portugais) de tout et de rien, de l’absence des Canadiens en série comme de la truculence du maire Coderre. Une voiture qui hésite entre deux voies le fait sortir de ses gonds: «Je te parie que c’est un nègre qui conduit!» Devant mes protestations, le chauffeur accélère et dépasse la voiture. Il m’indique l’homme derrière le volant. «Qu’est-ce que je t’avais dit?»

Ce qui m’a le plus frappé en arrivant à Montréal, ça a été de voir à quel point les immigrants n’étaient pas tendres les uns envers les autres. Sans doute parce que je les considérais encore comme un groupe homogène, appartenant à une même patrie d’étrangers. Après tout, un raciste des Açores n’a rien à voir avec un Haïtien, et ce n’est pas parce qu’il émigre au Canada qu’il va soudainement devenir ouvert et tolérant.

À Montréal, comme dans bien des villes d’Amérique du Nord, chaque groupe ethnique a tendance à se rassembler dans un même quartier. Parc-Extension me semblait échapper à cette dynamique, le quartier abritant une myriade d’origines différentes.

Il existe dans les faits deux catégories: ceux qui sont arrivés depuis longtemps, et les autres.

Lors d’une fête entre voisins, nous buvons une bière, assis dans la ruelle. L’un d’eux me lance: «Je suis arrivé ici avec ma femme il y a 30 ans. Il fallait que je refasse des études pour me trouver du travail, ce que j’ai fait. Quand j’ai eu mon diplôme, nous avons décidé de rester à Montréal. Je n’ai jamais réussi à apprendre le français, mais j’ai -toujours tenu à ce que mes fils soient parfaitement bilingues. Aujourd’hui, les immigrants qui arrivent au Canada ne cherchent pas à s’intégrer. Ils profitent le plus possible du système et ils vont s’installer ailleurs. Il ne faut pas se leurrer. Il y a les bons immigrants et les mauvais immigrants.» À n’en pas douter, ce voisin s’imagine faire partie de la première catégorie.


À Villeray, dans les jeux pour enfants à l’est du parc Jarry, les «petites familles» offrent un spectacle quelque peu aliénant: chaque enfant (unique) se trouve accompagné d’un parent surimpliqué dans le divertissement de sa progéniture, l’empêchant par le fait même de socialiser.

Au parc Saint-Roch, les enfants sont le plus souvent laissés à eux-mêmes. Les très jeunes enfants sont des liants sociaux. Ils s’invitent dans les affaires des autres le plus naturellement du monde. Moi qui n’ai qu’un seul enfant, je profite des familles pauvres et nombreuses de Parc-Extension. À peine arrivée au parc Saint-Roch, ma fille s’assoit avec une femme (voilée) et son garçon qui font des châteaux de sable. La dame lui tend gentiment une pelle en plastique. Alors que je m’approche pour faire la conversation, la mère me demande «On a le droit de jouer avec votre fille?», comme si mon intention était de l’éloigner de ce dangereux duo de terroristes. J’ai dit «Bien sûr!», avec le sentiment que j’aurais dû répondre autre chose.

Le soi-disant débat sur la Charte a fait remonter à la surface une vase dans laquelle nous pataugeons encore, et qui nous confine en quelque sorte au silence.


Les avions qui déchirent avec régularité le ciel de Parc-Extension apparaissent comme une sorte de métaphore. Nous serions sans doute curieux de visiter les pays des 100 ethnies présentes dans le quartier. Les voilà chez nous, dépouillées de leur terre et de leurs paysages, et nous ne savons comment nous adresser à eux, sans doute parce que nous ne savons pas dans quel pays nous les invitons, ni de quel lieu nous leur parlons.

Ils sont là, immobiles au coin des rues, et nous leur faisons signe de traverser, mais ils ne traversent pas.

Comme nous, ils cherchent à l’horizon un repère, un indice, une direction.


Depuis 20 ans, Olivier Choinière œuvre comme auteur, metteur en scène et traducteur pour le théâtre. Il est directeur général et artistique de la compagnie de création L’Activité.

Photos: Caroline Hayeur

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