Portraits de donateurs

Photo: Andrea Piacquadio
Publié le :

Portraits de donateurs

En mai dernier, Nouveau Projet lançait une campagne de financement sur l’internet. Les résultats ont été phénoménaux, au-delà de toutes nos attentes: en un mois, près de 26 000$ étaient ainsi récoltés, en provenance de plus de 500 donateurs. En remerciement de cette aide qui nous a fait chaud au cœur, voici le portrait de deux de nos plusgénéreux donateurs.

Louis-Philippe Pratte, président fondateur de À Hauteur d’homme

  • Photo: martinbeaulieu.ca

Lorsqu’on demande à Louis-Philippe Pratte pourquoi il s’est senti interpellé par Nouveau Projet, il évoque le désir commun «de mettre la main à la pâte pour le Québec, d’apporter des idées, de créer de la richesse». De la richesse intellectuelle, certes, mais également esthétique; il est de ceux qui croient à la nécessité du beau. Nouveau Projet, estime-t-il, s’inscrit aussi dans une démarche de design. L’indépendance et l’originalité du magazine l’ont séduit, tout comme la volonté—partagée par son entreprise À Hauteur d’homme—de créer un point d’identification québécois, fort et moderne. Pour quiconque s’intéresse à la société, Nouveau Projet, «c’est une bonne nouvelle», affirme-t-il.

C’est à l’été 2009 que le diplômé en design de transport a créé À Hauteur d’homme. Son objectif: fabriquer des produits en bois d’ici, à la fois accessibles, durables et esthétiques. L’entreprise est née d’un constat—l’absence d’une marque d’ici qui valorise le bois comme ressource—et d’un désir de «prendre part à la société» d’une façon signifiante. De la collection de neuf meubles, on retient d’abord l’humilité: entièrement faits de bois québécois, ils présentent un design épuré et s’appellent par exemple Geneviève, Mauricio, Nina. Cinq nouveaux modèles, dont un lit, une table à café et une bibliothèque, se grefferont au catalogue sous peu.

«Je veux que ce soit une marque créative dans sa démarche», lance le designer, admettant ne jamais avoir souhaité se limiter à la production de mobilier. Le bois, sous plusieurs formes, demeure son point de mire. Justement, À Hauteur d’homme offre depuis septembre des cuisines de bois massif provenant essentiellement du Québec. Faites sur mesure, elles sont fabriquées à Montréal par des jeunes en réinsertion professionnelle. Et, comme les meubles, elles sont visées par le programme de reboisement amélioré lancé en février dernier: la campagne «X 10», par laquelle l’entreprise s’engage à replanter 10 fois le nombre d’arbres coupés pour la fabrication de ses produits.

—Caroline Paquette


Alain Dumont, propriétaire fondateur de Dumont Designer Conseil

  • Photo: Gabrielle Dumont

Alain Dumont pratique le design intérieur depuis plus de 25 ans. Après avoir œuvré comme travailleur autonome, il a fondé en 1996 Dumont Designer Conseil, qui compte maintenant six employés. Polyvalente, la firme se consacre à l’aménagement de bureaux, de commerces et d’organismes publics. Récipiendaire d’un prix de design Ferdie en 2009, Dumont Designer Conseil se démarque par ses aménagements créatifs qui allient un souci minutieux pour la fonctionnalité à une esthétique sophistiquée.

Nouveau Projet: Pourquoi avez-vous souhaité soutenir Nouveau Projet? Alain Dumont: L’idée de parler de projets au sens large me plaît beaucoup. Notre vie est un projet, et la vie sans projets n’a pas de sens. Le Québec a besoin d’idées neuves et j’apprécie évidemment le souci du design démontré par Nouveau Projet jusqu’ici.

Quelle est votre vision du design? Quelle est la valeur ajoutée d’un aménagement d’intérieur conçu avec soin? Le design est une partie intégrante du bien-être. Que nos préoccupations concernent l’esthétisme d’un lieu ou son aspect fonctionnel, c’est par un bon concept que l’on atteint les objectifs souhaités. Le design, c’est différentes choses: un outil de promotion et de vente, une source de bien-être, une expérience sensorielle. C’est par le design que nous arrivons à mettre en valeur un produit ou à améliorer la qualité d’un service, d’une expérience.

Qu’est-ce qu’un design réussi? Un bon design passe d’abord par la compréhension du mandat, ensuite par l’élaboration d’un concept fonctionnel, esthétique et convivial, et finalement, par une expérience satisfaisante du point de vue de l’utilisateur. Les défis varient s’il s’agit d’aménager une boutique, un hôtel ou un restaurant, ou un bureau. Mais s’il y a un aspect qui mérite toute notre attention, et ce, peu importe le type d’aménagement, c’est l’éclairage. Lorsque nous devons modérer nos ambitions en raison de budgets limités, nous ne sacrifions jamais l’éclairage, car c’est en grande partie par cet élément que se crée le mieux-être.

Le souci pour le design est très développé dans certains pays—pensons aux pays scandinaves, à l’Italie et au Japon. Cela fait maintenant plus de 25 ans que vous aménagez des espaces intérieurs. Où en est le Québec d’aujourd’hui quant à sa sensibilité pour le design? Avez-vous constaté une progression? Oui, il y a eu une certaine progression, mais il y a encore beaucoup d’éducation à faire. Je ne pense pas que le design puisse se réduire à ce qui est «in» ou «out», comme ont tendance à le décréter les magazines de décoration. Cela incite à la surconsommation: on achète un décor, puis sous prétexte qu’il est passé de mode, on le jette pour acheter du plus actuel... C’est très bon pour faire rouler l’industrie de la déco, mais ça va à l’encontre même du design. Je pense qu’un bon design doit s’inscrire dans la durée; c’est pour ça que suivre une mode ne m’intéresse pas. Prenons l’exemple des Italiens: ils construisent dans le but de conserver; la beauté de leur architecture s’inscrit dans le temps, à travers les siècles... En ce sens, nos gouvernements ont un rôle capital à jouer: ils se doivent d’être des précurseurs en matière de design, en exigeant qualité et durabilité, et ça passe par de bons concepts au départ. Une ville comme Montréal fait de plus en plus la promotion du design; d’autres auraient avantage à emboîter le pas. Quant aux investisseurs, ils comprennent de plus en plus qu’un bon concept est rentable.

—Jocelyn Maclure

Continuez sur ce sujet

  • «Une jeunesse française», de Jérémie Battaglia
    Contenu commandité

    Explorer la France sans prendre l’avion

    Le Festival de films CINEMANIA revient à Montréal du 6 au 17 novembre prochain, pour une 30e année. Une édition anniversaire visant à célébrer les productions de l’Hexagone, certes, mais aussi celles des réalisateur·trice·s de partout dans le monde qui font le choix de tourner en français.

  • Réaménagée en partie, la rue Turgeon de Sainte-Thérèse, dans les Laurentides, est un exemple inspirant.
    Contenu commandité

    Cinq mythes à défaire sur la vitalité des rues commerciales

    Le Centre d’écologie urbaine vient de faire paraitre «Pour des artères commerciales plus résilientes» et sobres en carbone, une publication destinée aux municipalités et aux regroupements de commerçant·e·s de partout au Québec.

  • Contenu commandité

    Explorer la poésie avec Camille Readman Prud’homme

    À l’occasion de sa 34e édition, le Marathon d’écriture intercollégial s’associe à quelques-un·e·s des auteur·trice·s les plus intéressant·e·s de la scène littéraire du Québec nouveau. Parmi eux et elles, l’autrice de «Quand je ne dis rien je pense encore», recueil vendu à plus de 15 000 exemplaires.

  • Contenu commandité

    Comment redynamiser le Quartier latin?

    L’UQAM fait partie intégrante du paysage et de la vie du Quartier latin, un secteur emblématique de Montréal qui fait face à des défis de taille. Soucieuse de la vitalité de son environnement, l’Université s’emploie à améliorer la qualité de l’expérience des gens qui le fréquentent.

Atelier 10 dans votre boite courriel
S'abonner à nos infolettres