Pourquoi couvrir le monde quand on peut aller dans le Sud?

Frédérick Lavoie
Photo: Elvert Barnes
Publié le :
Idées

Pourquoi couvrir le monde quand on peut aller dans le Sud?

Les grands organes de presse québécois investissent-ils trop d’argent et de temps dans la couverture de la campagne électorale aux États-Unis?

Considéré dans ce texte

Cette élection qui nous divertit. L’intérêt public versus l’intérêt du public. Les violences armées au Soudan. La guerre des gangs en Haïti. Le manque d’originalité journalistique. Le rôle des médias en 2024.

Une élection présidentielle américaine est un show dur à battre. D’autant plus quand l’un des candidat·e·s est un roi du divertissement dont les insultes gratuites et les mensonges éhontés sont du bonbon à prime time et à fact checking pour la machine médiatique.

 Les médias québécois n’échappent pas à l’attrait de ce spectacle, multipliant depuis des mois les unes, analyses, émissions spéciales et autres breaking news à propos du duel Biden-Trump Harris-Trump.

Pour justifier les énormes ressources et le vaste espace éditorial consacrés à cette couverture, les rédactions soulignent l’«importance capitale» de cette élection (La Presse), qui aura des «répercussions considérables au Canada» puisque «les trois quarts de nos échanges commerciaux se font avec les États-Unis» (Radio-Canada). Elles notent également que les «lecteurs sont friands de politique américaine» et que cette élection a «tous les ingrédients pour nous river à nos sièges» (Le Devoir). 

Tout cela est vrai. Mais disons-le franchement: ce qui est vrai aussi, c’est qu’en matière de couverture internationale, il n’y a rien de plus facile pour un média québécois que de multiplier les reportages et les analyses sur une élection américaine. 

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