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D’est en ouest, du nord au sud, quatre correspondant·e·s nous racontent notre territoire.

Le retour du saumon

Port Hope, Ontario—Dans un motel à l’extérieur de Port Hope, les pêcheurs se racontent leurs prises les plus mémorables de l’été jusqu’au milieu de la nuit.

Située sur la rivière Ganaraska, à environ une heure à l’est de Toronto, cette ville est devenue la nouvelle mecque du poisson (aussi surnommée «l’Allée de l’abattoir» par les locaux qui désapprouvent le pèlerinage automnal des pêcheurs). Dans ses eaux comme dans celles de tous les affluents du lac Ontario, des saumons pesant jusqu’à 20 kg se lancent contre le courant pour aller se reproduire.

Pourtant, ces impressionnants spécimens n’ont pas toujours été là. Bien avant que les Européens colonisent l’Amérique du Nord, le lac abritait effectivement une population de saumons de l’Atlantique assez substantielle, mais les poissons qu’on aperçoit aujourd’hui dans les eaux autour de Toronto ne sont pas leurs descendants.

Au 19e siècle, la surpêche et la destruction des habitats naturels avaient même décimé la pêcherie. Le problème était devenu tellement grave, qu’en 1866, le pisciculteur Samuel Wilmot a fondé la première écloserie de la province dans le but de reconstituer le stock de saumons de l’Atlantique. Malgré ses efforts, cette espèce a finalement disparu du lac Ontario au début du 20e siècle.

Les tentatives de réintroduction de diverses races se sont poursuivies, mais le lac est resté dépourvu d’une population stable de saumons jusqu’au milieu des années 1960, lorsque des saumons chinook de la côte du Pacifique ont été introduits. Le chinook, recherché en raison de sa réputation de poisson agressif, a aidé à combattre un type de hareng envahissant, dont la population avait explosé à la suite de la disparition de plusieurs espèces indigènes.

Aujourd’hui, le puissant chinook fait partie intégrante de l’industrie de la pêche sportive de la province, évaluée à 2,4 milliards $ par an. Et, alors que les saumons sautent à contre-courant, les affluents du lac Ontario se remplissent chaque année d’une foule de pêcheurs cherchant à batailler avec ces créatures anciennes.


Cody Punter est un photojournaliste canadien qui s’intéresse notamment aux relations entre l’homme et l’environnement. Il est le fondateur et rédacteur en chef du True North Photo Journal.

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