Ce vingt-cinquième numéro de Nouveau Projet marque notre passage à trois éditions par an.

Oui, nous aimons faire les choses autrement, par ici: alors que la plupart des publications réduisent leur fréquence de parution (quand elles ne cessent pas tout simplement de produire une version imprimée), nous faisons le choix de vous offrir 50% plus de numéros chaque année.

Certains y verront de l’imprudence, ou une confiance exagérée en l’objet magazine. Je préfère y voir un renouvèlement de notre promesse faite il y a une petite éternité de cela, en 2012: celle d’offrir une «résistance, entre autres choses, face à l’ère de l’algorithme dans laquelle nous entrons rapidement» et un espace—physique autant que mental—où développer les histoires et les idées nécessaires. D’où le choix du papier, envers et contre tout, médium privilégié pour la concentration et la lecture attentive.

Presque 12 ans plus tard, les algorithmes sont partout, sur nos écrans comme dans nos voitures et nos frigos, on parle beaucoup plus d’intelligence artificielle que d’intelligence tout court, et il me semble encore plus impératif de leur résister comme on peut, aux algorithmes, avec les moyens à notre disposition et tout ce qu’il nous reste d’humanité.

C’est un numéro de fin/début d’année un peu particulier que vous tenez entre les mains. Dans les rubriques habituelles du genre, vous trouverez des propositions inattendues, des sujets et des angles différents de ceux que l’actualité nous a imposés. J’en suis bien fier, de cette singularité. Au terme d’une année où l’on n’aura jamais autant parlé de textes écrits par de «grands modèles de langage», nous vous offrons un numéro qu’aucun robot n’aurait pu rédiger.

(Oui, marquer des points contre les robots, on en est là.)