Samuel Cantin: le fils illégitime du magazine «Croc»

Catherine Genest
Photo: Courtoisie Samuel Cantin
Publié le :
L’entrevue

Samuel Cantin: le fils illégitime du magazine «Croc»

Dostoïevski, Réal Godbout et Pierre Fournier, Sylvain Pastrami. On entre dans l’univers du bédéiste Samuel Cantin, révélé au grand public avec sa trilogie intitulée Whitehorse

Dans Nouveau Projet 21, tu signes une bande dessinée dont la première planche recrée les interfaces des applications de rencontre comme Tinder ou Bumble. Comment te décrirais-tu si tu devais te créer un profil sur l’une de ces plateformes?

Ça fait 10 ans que je suis en couple et je pense que Tinder n’existait pas vraiment, du temps où j’étais célibataire. Ma réponse va être plate, mais je pense que je ne me ferais probablement pas de compte Tinder, même si je redevenais célibataire. J’aime trop rencontrer les filles dans les endroits habituels: les allées de quilles et les animaleries. 

Mais si, mettons, je devais répondre pour vrai, je te dirais que j’écrirais probablement des blagues niaiseuses dans ma description, question de disqualifier instantanément tout un tas de gens. C’est très basic de ma part, mais malheureusement, le sens de l’humour est un critère important pour moi aussi… Je n’échappe pas à ce cliché. Je n’ai pas besoin de tout le temps être en train de me faire raconter des blagues et je peux aussi être sérieux, mais ma conception du monde est grandement liée à l’humour, et ça m’aide beaucoup à affronter cette fameuse «absurdité de la vie» dont on parle sans cesse dans les livres. Je créerais donc un profil stupide et celles qui le trouveraient stupide pour vrai ne pourraient jamais espérer sortir avec moi et ensuite découvrir ma profondeur (hypothétique), ce serait comme un piège.


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