Toula Drimonis: créer des ponts entre les deux solitudes

Catherine Genest
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L’entrevue

Toula Drimonis: créer des ponts entre les deux solitudes

Elle est d’origine grecque, elle écrit ses articles en anglais, elle adore lire des romans en français. Mais surtout, Toula Drimonis est Québécoise. Et avec son essai fraichement paru, intitulé We, The Others, la journaliste montréalaise s’évertue à réconcilier toutes les facettes de son identité culturelle.

Toula Drimonis

Ton père illustre la page couverture, et c’est vraiment l’âme de ce livre. Il est décédé aujourd’hui, mais que penses-tu qu’il t’aurait dit s’il avait pu tenir cet ouvrage entre ses mains?

Je pense qu’il serait très fier et ému de se voir en couverture du livre et de constater que je suis devenu autrice… même s’il aurait préféré que je devienne avocate! (Rires)


We, The Others sort à un moment où il est énormément question d’immigration. C’est vraiment un sujet phare de la campagne électorale provinciale qui a cours en ce moment. Mais pourquoi cet enjeu divise-t-il autant, selon toi?

Comme on dit en anglais, c’est un «easy button to push». C’est facile de rallier les électeur·trice·s à la peur de l’autre qui met supposément en danger notre mode de vie, notre langue et notre culture. L’insécurité linguistique et culturelle des Québécois·es est réelle et facile à exploiter. Les gens vont naturellement protéger ce qu’ils aiment. Les gens ont peur que les nouveaux·elles arrivant·e·s ne s’adaptent pas, qu’ils et elles n’apprennent pas la langue—même si tellement d’immigrant·e·s leur prouvent le contraire depuis des décennies. Dire aux citoyen·ne·s que vous les protègerez de ce «danger» est un moyen facile d’obtenir des votes. Et la plupart de ces peurs sont basées sur la désinformation ou l’exagération de faits anecdotiques. Nous sommes entouré·e·s d’immigrant·e·s, qui contribuent énormément au Québec chaque jour. 

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